Diphtongue [ai] : Dans le Nord du Bas-Rhin, de même qu'à Strasbourg, la diphtongue [ai] tend à se simplifier en [a:]. Nous avons maintenu la graphie ai tout en transcrivant quelquefois la prononciation par [a:]. Une prononciation diphtonguée est toujours possible, p. ex. Pour Schleithal, pour Obersteinbach etc.
Graphie ch : Après une
voyelle de l'avant ou après une consonne, la graphie ch
représente traditionnellement un [] ("ich-Laut"), mais je transcris [x] ou [
] lorsque les
témoins interrogés ont nettement prononcé de
l'une de ces deux manières. La prononciation avec le
"ich-Laut" doit continuer à être
considérée comme correcte, mais elle se fait rare.
Emploi de l'article : Certaines communes sont désignées avec emploi d'un article défini. On connait quelques cas, comme La Wantzenau, où cet article est utilisé en français aussi. Dans le cas de Lauw, l'article français intégré au toponyme est devenu indétectable, mais l'article subsiste en alsacien. Dans d'autres cas encore, comme Puberg ou Volksberg, il est présent en alsacien sans que rien permette de le prévoir. Pour Volksberg, on pourrait de plus penser à une substitution de suffixes (burg pour berg), mais le masculin est préservé, alors que Burg serait du féminin.
Alteckendorf : Le village, très allongé, se compose en fait de deux parties, l'une appelée Altdorf ['åldorf] et l'autre Eckendorf ['agədorf]. Altdorf est la partie haute (vers Bouxwiller), Eckendorf la partie basse, vers Minversheim.
Altenheim est aussi le nom d'un gros village du pays de Bade, non loin de Strasbourg (sur la route longeant le Rhin et aboutissant à Lahr). La route d'Altenheim au Neuhof a été à l'origine la route qui pouvait mener à cet Altenheim badois.
Bergheim est le nom d'un village
du vignoble tout au Nord du Haut-Rhin. Mais l'abréviation
"Bergheim" est aussi donnée à Scharrachbergheim
dans les proches environs. Pour ce dernier, les Strasbourgeois
prononcent habituellement [åråx'bærjə]
(Scharrachbärje).
Bernardvillé / Bernardswiller : le répertoire de 1919 connait encore deux villages qu'il appelle tous deux Bernardswiller. L'un des deux a depuis lors francisé son nom. A partir d'une forme d'origine Bernhardsweiler, on a commencé par ôter la lettre h propre à la forme allemande du prénom, ce qui donne le nom commun aux deux villages au XIXe siècle. Le village proche d'Obernai a gardé cette forme, alors que celui qui se situe au Sud-Ouest de Barr a ôté le -s de génitif qui terminait le nom de personne, et a en plus transformé willer en villé. Cet arrangement a permis d'éviter l'homonymie complète ; mais le risque de confusion n'est pas totalement levé. Il est remarquable que la forme dialectale des deux noms soit identique, ce qui a conduit à différencier les deux par un ajout.
Betschdorf a été partagé jusqu'au 14 mars 1971 en deux communes, Niederbetschdorf et Oberbetschdorf, qui se touchaient du reste. A la nouvelle commune de Betschdorf sont venues ensuite se joindre le 1er juillet 1972 Kühlendorf, Reimerswiller et Schwabwiller.
Bettwiller a un homonyme assez proche à 4 km de Rohrbach-lès-Bitche (Moselle), qui, conformément à la règle appliquée en Moselle, s'écrit maintenant Bettviller.
Biese : M. Jean Walter, originaire de Marckolsheim, m'apprend que dans ce secteur géographique, on distingue Biesheim de Boesenbiesen en appelant Biesheim "s'groosse Biese" et Boesenbiesen "s'klaine Biese".
Le nom Biete est porté à la fois par Hangenbieten et par Bergbieten, mais dans les deux cas on peut préciser en donnant le nom complet.
Bilwisheim, au Sud-Ouest de Brumath, ne doit être confondu ni avec Biblisheim, au Sud-Est de Woerth, ni avec Wilwisheim, à l'Ouest de Hochfelden, ni avec le lieudit Biblenheim près de Soultz-les-Bains.
Le nom Bísche
[bįə]
est dans l'usage dialectal à la fois celui de Bischheim
dans la banlieue de Strasbourg et celui de Bischoffsheim
non loin d'Obernai. - L. Salomon me signale qu'on peut
expliciter la distinction entre les deux Bísche
en précisant Bísche am Bàri
pour Bischoffsheim.
Bischtroff : Cette forme de nom très "lorraine" est pourtant celle d'un village du Bas-Rhin. D'après le répertoire de 1919, son nom "français" était alors Pistorf et son nom "allemand" Pisdorf.
Bischwihr a, sous la forme allemande de son nom, un homonyme dans le Pays de Bade, Bischweier, un peu au Nord de Rastatt.
Blodelsheim : Voilà un bel exemple de variablité. Plusieurs témoins m'ont confirmé la prononciation indiquée, mais l'un d'entre eux m'a affirmé que les habitants de Rumersheim-le-Haut, et eux seuls, disent Blolse [blolsə], ce qui est l'enseignement de M.P. Urban ; par ailleurs je me souviens d'avoir entendu ma mère dire (elle a toujours vécu à 40 km de là) Bloodelse [blų:dəlsə].Le Bonhomme : Le nom allemand de Diedolshausen (en rapport avec le nom de Déodat = saint Dié) n'est pas en usage en alsacien.
-bourg : Pour Eschbourg
et Schoenbourg, on m'a indiqué de
façon répétée une prononciation
dans laquelle le -r- intervocalique est
vocalisé de telle façon que le groupe buri
(ou -burich) est réalisé en une
seule syllabe (avec triphtongue, en gros [buəi()]). Les
personnes du cru perçoivent très nettement la
différence entre cette articulation et la forme en
[bųri] usuelle plus au Sud ou à l'Est. On me signale
par ailleurs l'existence d'une forme avec l'article masculin de
pour Eschbourg et Schoenbourg.
Breitenbach (vallée de Munster) : Les noms de Breitenbach et de Luttenbach se prononcent localement sans la finale -ch (tout comme Sondernach). Les noms dissyllabiques en -bach de la vallée de Munster (Mühlbach, Günsbach, Griesbach, Eschbach, parfois Walbach, mais non Soultzbach) ont des finales en -be [bə]. Mais de la part d'une personne qui n'est pas du cru, on ne saurait considérer comme incorrecte une prononciation en -bach [båx].
Breuschwickersheim : Comme dans le cas d'Oberschaeffolsheim, de Hangenbieten, de Bergbieten ou de Scharrachbergheim, l'élément de tête n'est pas usuellement donné ; il ne sert que dans les cas, rares au total, où il est vraiment nécessaire de distinguer Breuschwickersheim de l'autre Wickersheim, Oberschaeffolsheim des deux autres Schaeffolsheim, Hangenbieten de Bergbieten, Scharrachbergheim du Bergheim haut-rhinois.
Brisach : Du côté alsacien, lorsqu'on dit Brïsach tout court, c'est de Neuf-Brisach qu'il s'agit, et pour la bourgade ancienne de la rive droite du Rhin, on dit Altebrïsach [åldə'bri:såx] ; de l'autre côté du Rhin, la situation est symétrique, et lorsqu'on dit Breisach tout court, c'est de Vieux-Brisach qu'on veut parler.
Bühl : En dehors du Bühl haut-rhinois et de celui du Bas-Rhin, il y a encore un Bühl dans le pays de Bade, un peu au Nord-Ouest d'Offenbourg.
Burbach, Bourbach (le Bas, le Haut) : Ne pas confondre les deux villages haut-rhinois Bourbach-le-Bas et Bourbach-le-Haut non loin de Thann, avec Burbach entre Drulingen et Sarre-Union.
Burnhaupt : Le h est peu perceptible, mais les deux témoins consultés, l'un de B.le Bas, l'autre d'un village voisin, ont tous deux articulé la dernière syllabe comme indiqué ici.
Dauendorf : Un témoin prononce en fait plutôt [davədorf], ce qui correspond à une évolution courante de la diphtongue [au] devant la voyelle neutre. Un autre dit nettement, et de façon répétée (dans une conversation) ['dåjədorf], ce qui serait la prononciation attendue plus au Sud.
Dolleren : Un témoin (à Sewen) me signale qu'il existe en fait deux formes du nom de ce village, Dollere et Doller (donc simplement le nom de la rivière). Mais la forme Dollere semble être la plus courante.
Drusenheim : Aux approches du secteur de dialecte francique, la prononciation varie fortement d'un village à l'autre. J'ai entendu [drø:səm], [dru:səm], [[drø:sənəm] et la prononciation strasbourgeoise [drø:sənə]
Eberbach-Seltz :
Le village se trouve a la limite des dialectes alémanique et
francique, et j'ai entendu deux autochtones prononcer
['nεidorf], alors qu'une personne d'un village voisin
(Niederroedern) disait ['naidəf].
Le nom local provient du fait qu'il s'agit d'un village
recréé au temps de Louis XIV.
Echery : Eckírich : Nous ne notons pas en général les accents secondaires, mais ici l'accent principal est sur la syllabe initiale, et un accent secondaire est sur la deuxième syllabe (comme si les deux dernières syllabes étaient le mot Kírich "église").
Eckartswiller, Erckartswiller : ne pas confondre ces deux noms ! Eckartswiller est tout près de Saverne, au Nord ; Erckartswiller se trouve à quelques kilomètres à l'Est de la Petite-Pierre.
Eckwersheim : La prononciation de type Eckwersche parait être aujourd'hui largement dominante. Mais certains autochtones considèrent Eckbersche comme la forme "correcte". (Merci à Danielle Crévenat pour son enquête)
Ehn : Plusieurs témoins m'ont confirmé la prononciation Een ; M.P. Urban transcrit orthographiquement Ähn, ce qui représenterait une prononciation [æ:n], plus en accord avec la formation des noms Niedernai et Obernai, mais qu'on ne m'a pas donnée. Il faut croire que la prononciation, comme celle des localités, a eu tendance à évoluer.
Erstein : la graphie Eerstain paraitra dérangeante, voire saugrenue à certains. Mais la première voyelle est fermée et longue, et nous avons généralisé la graphie ee pour cette voyelle ; par ailleurs il est impératif d'écrire la deuxième syllabe -stain, puisqu'il faut absolument distinguer en alsacien les diphtongues [εi] et [ai].
Fort-Louis : Sur des cartes datant du début des années 1940, on peut trouver cette localité nommée Ludwigsfeste, mais il n'y a pas lieu de tenir compte de cette invention du régime national-socialiste. C'est la forme française du nom qui est usitée en contexte dialectal.
Fouchy : Un de mes témoins me dit que même en contexte dialectophone, l'usage de Grueb pour désigner Fouchy se raréfie au profit du nom français, alors que pour d'autres localités, comme Lalaye / Lach, le toponyme alsacien reste plus en usage.
Fréland : Le nom allemand correspond ici à une désignation dialectale effectivement usitée. Chose curieuse, le nom français de Fréland est lui-même, selon certains, d'étymologie allemande, puisque ce serait à l'origine Freiland. M.P. Urban enseigne une autre étymologie.
Geisberg : J'ai eu beaucoup de mal
à trouver un témoin qui me produise autre chose que
la prononciation "officielle" (celle qu'on recommande en contexte de
langue française). Selon les endroits (des environs), ce
lieudit sera prononcé avec [a] ou avec [æ]. Comme
c'est le cas en général dans le secteur, la consonne [] est en
fait souvent réalisée comme un [
].
Goeft : Des témoins distants de dix kilomètres semblaient hésiter entre les prononciations [gεft] et [gįft], mais une autochtone âgée de Kleingoeft m'a clairement indiqué que la première prononciation est régulière sur place.
Gougenheim : Comme j'hésitais dans l'interprétation de ce que l'un de mes informateurs (un particulier) me disait, et que je répétais [gø:jnə], il m'a repris : "Non, [gø:nə]". Mais un informateur d'une commune voisine m'a dit de façon répétée [gø:jnə]. L'orthographe Guene est une interprétation du système phonologique local qui pourrait être sujette à révision. Elle est pourtant confortée par la forme Goene qu'on trouve maintenant à l'entrée du village, la voyelle [ø:] étant la réalisation courante dans ce secteur de ce qui ailleurs est la diphtongue [yǝ] ou [uǝ] ou [oǝ], que je recommanderais d'écrire (partout) ue.
Grand Ballon, dit aussi Ballon de Guebwiller, en allemand Großer Belchen ou Sulzer Belchen, est en fait appelé simplement der Belche. Le mot même de Belchen est usité aussi dans le Jura suisse. Le dictionnaire allemand de Duden (1 vol., 1996) ne le connait pas en ce sens de "montagne".
Grendelbruch : En welche (parler roman du fond de la vallée de la Bruche), ce nom se dit [gεnbri] (Ghennbry).
Griesheim : En dehors des deux Griesheim alsaciens (dans le Bas-Rhin), il en existe un troisième dans le proche pays de Bade, 4 km au Nord-Ouest d'Offenbourg.
Grumbach : Le nom de cette petite rivière m'a en fait été donné spontanément sous la forme du diminutif, s'Grumbàchle [sgrųmbaxlə], mais le témoin acceptait aussi la forme simple que je lui ai proposée après cela.
Hachimette : La forme alsacienne est évidemment dérivée du nom français, ou plutôt de la forme dialectale welsche. La forme allemande d'avant 1918 Eschelmer (ancienne pourtant) n'est pas usitée.
La hameau La Hardt au Sud-Est de Stürzelbronn peut être considéré comme homonyme de la forêt de la Harth, malgré la graphie différente.
Hegenheim : Mon informatrice avait une idée nette de la façon d'écrire ce nom : avec trois a. Mais elle a fait spontanément la remarque que celui du milieu est en fait différent.
Heimsbrunn : Confirmation du fait
que la situation du dialecte est particulièrement
délabrée au Sud-Ouest de Mulhouse, les prononciations
proposées pour ce village vont de celle qui est
indiquée ici jusqu'à Haimschbrunn
['haimbrųn],
en passant par ['hį
brų
], qui semble
se rencontrer assez couramment. La prononciation que nous donnons est
aussi celle qu'enseigne M.P. Urban, et elle m'a été
confirmée par des autochtones.
Helfrantzkirch : L'un de mes témoins m'a fait observer que la prononciation normale sur place est du type [-xįləx], et que la forme en [-kįləx] est plutôt des environs de Mulhouse. Il semble y avoir une certaine variabilité dans la réalisation (complète ou plus négligée) de la deuxième syllabe.
Hengwiller : Ne confondre ce nom ni avec Engwiller, ni avec le nom mosellan (mais le village touche au Bas-Rhin) de Hangviller.
Heussern, Häusern, Husseren : Trois formes d'un même nom "Maisons". La forme allemande Heussern est restée à un lieudit près de Matzenheim et de Sand, la forme Husseren à deux villages haut-rhinois dont la prononciation alsacienne n'est pas la même.
Hüttenheim, Uttenheim : Ces deux noms, que les médias confondent irrémédiablement (le plus souvent en prononçant mal l'un et l'autre), sont faciles à distinguer en alsacien, puisque le H initial et le timbre de la première voyelle les opposent. - Pour Hüttenheim, un de mes témoins signale que la prononciation dialectale peut varier entre une forme à deux syllabes et une forme à trois syllabes, Híttne [hįdnə] et Híttene [hįdənə].
Jebsheim : En fait, le nom de Jebsheim est historiquement Iebsheim (i long ou diphtongué) ; on trouve (rarement) la graphie Ihbsheim. Comme les majuscules de I et de J dans les vieilles écritures manuscrites ne se distinguaient pas, la forme officielle s'explique facilement. La prononciation [jεbsə] est pardonnable chez les locuteurs de parlers où la diphtongue [iə]est réduite en [e:].
Kahlenwasen : Pour les promeneurs, qui se contentent souvent d'aller jusqu'à la ferme-auberge du lieudit Kahlenwasen, ce dernier nom tend à être considéré comme synonyme de "Petit Ballon". Mais localement on fait clairement la différence entre ce lieu dit et le sommet, der klain Belche "le Petit Ballon". L'emploi du nom de Kahlenwasen pour le Petit Ballon est pourtant une tradition qu'on trouve déjà attestée dans le guide des Vosges de Mündel (1897/1913).
Kirrberg se trouve aux confins de la Moselle, non loin de Fénétrange. Il existe un autre Kirrberg dans la Sarre, un peu au Sud-Est de Homburg.
Haut-Koenigsbourg : J'indique la
prononciation locale. Plus loin du lieu, on dit aussi bien Hookínigschburig
[hų'kįnigbųrik].
Krautergersheim : La forme
indiquée m'a été donnée par une
locutrice de Meistratzheim, puis confirmée à
Krautergersheim, mais la forme strasbourgeoise Krütärjersche
[gryt'ærjərə] semble être en
progrès.
Krit : Ce nom dialectal est à la fois celui de Neubois dans le val de Villé et celui de Kruth dans la vallée de la Thur.
Labaroche : Cette
localité francophone portait le nom allemand officiel de Zell,
mais est traditionnellement connue en alsacien sous le nom de Barosch
['båro]
que nous donnons ici.
Lalaye est appelé Laach, avec un a long. Le vieux guide de Mündel (1913) écrit le nom "Lāch" pour montrer que le a est long.
Le terme de Landgraben est surtout utilisé pour désigner la limite ancienne entre l'Alsace du Nord et l'Alsace du Sud (autrefois entre l'évêché de Strasbourg et celui de Bâle), qui était marquée par un fossé entouré d'une sorte de no man's land ; mais le terme se retrouve dans d'autres contextes ; c'est ainsi qu'un canal (et une aire d'autoroute) non loin de Gambsheim est également désigné par ce nom. En Allemagne il existe du reste d'autres Landgraben.
Larg est un nom qui apparait trois fois sur la carte du Sundgau : Mooslargue, Oberlarg et Niederlarg. En fait, Mooslargue est le nom officiel d'une nouvelle commune résultant de la fusion (en 1975) des deux villages de Moos et Niederlarg, alors qu'Oberlarg reste une commune à part, et du reste éloignée de 5 à 6 kilomètres. Visiblement la graphie en -gue a été suggérée par l'administration pour donner au nom nouveau de Mooslargue une allure un peu française. Dans la commune de Mooslargue, la partie Moos est nettement la plus grande, et figure sur les cartes sous l'appellation de la nouvelle commune Mooslargue, alors que Niederlarg est mentionné à part un peu plus loin.
Lauter, Lauterbourg : Pour la rivière, nous mettons seulement la prononciation francique, parce que le cours de la rivière ne traverse pas de secteur de dialecte alémanique et qu'on peut supposer que les locuteurs de ce dialecte n'ont pas souvent l'occasion de parler de la rivière. Mais pour Lauterbourg, nous avons entendu employer la forme alémanique.
Lauw : Ce nom est formé en français du nom allemand sous une forme archaïque, Auw, précédé de l'article français élidé, un peu à la manière de ces noms de personnes bretons comme Le Hir, Le Moal, Le Bihan etc. Le nom allemand Aue désigne un pré bien arrosé ; on le retrouve à la fin de noms comme Robertsau, Wantzenau etc. L'article m'a été donné par un de mes témoins, refusé par un autre, qui prononce d'ailleurs Aj [å:j] ; un troisième m'a nommé spontanément la localité en prononciant d'Aj ([å:j]). Un Strasbourgeois pourra sans scrupule prononcer d'Au, avec (ou sans) l'article féminin.
Lembach ne doit pas être confondu avec Leimbach, ni avec deux localités du département de la Moselle : d'une part le petit village de Lambach, situé à 5 km de Bitche (Ouest-Sud-Ouest), d'autre part, et surtout, Lemberg, situé à 6 km au Sud-Sud-Ouest de Bitche.
Levoncourt, Luffendorf : La forme allemande Luffendorf et la forme alsacienne correspondante Lüffedorf (ou Lüffederf) est aussi le nom d'un hameau à côté de Largitzen.
Lichtenberg : Sur place, c'est la forme en -buri qui est en usage, mais la forme en -bäri influencée par l'écrit s'emploie couramment dans des endroits plus éloignés.
Littenheim, Leutenheim : Les
prononciations alsaciennes de ces deux noms peuvent être
confondues. Pour Leutenheim, les prononciations
avec et sans -m final se rencontrent. - A propos de
Leutenheim, ne pas confondre avec le village badois
des environs de Kehl qui s'appelle Leutesheim
"Litze" [lits].
Loechle : La prononciation en -lé n'est pas "française", ni "allemande". C'est la forme normale du suffixe diminutif dans le secteur.
Luttenbach, Lautenbach : Ces deux localités ont le même nom à l'oral : Lüttebach, à ceci près que celle qui se trouve près de Munster se prononce sur place plutôt Lütteba, sans le -ch final.
Lützelhouse : Ce bourg fait traditionnellement la limite entre le secteur francophone et le secteur dialectophone de la vallée de la Bruche. En amont, Wisches, Russ etc. sont francophones. En aval, Urmatt etc. sont dialectophones. Lützelhouse lui-même est partagé entre les deux expressions.
Magny... : Pour les localités romanes de Magny, Romagny, Chavannes-sur-l'Etang, Valdieu, Lutran, l'un de mes témoins, maire d'un village voisin, déclare ne pas connaitre de noms alsaciens, l'autre me donne les noms de trois d'entre eux et ne se souvient pas des autres. Ces noms alsaciens semblent être presque totalement sortis de l'usage. - Pour Magny, un des témoins a dit en fait Màni ['ma:ni], et pour Romagny, Romàni [ro'ma:ni], ce qui ressemble à la recréation de formes alsacianisées à partir de la forme officielle.
Marmoutier : Renseignement pris sur place,
le nom alsacien de cette commune est à peu près sorti
de l'usage courant chez les jeunes locuteurs, au point qu'en parlant en
dialecte, ils nomment des habitants de Marmoutier Marmüdianer
[mårmy'djå:nər], néologisme
créé à partir de la forme française
officielle. M.P. Urban donne comme forme alsacienne Mürmínster
(je transcris dans mon système orthographique). J'ai entendu
autrefois Mürsmínster
[my:rs'mįndər],
mais dans la bouche de personnes habitant Strasbourg. Quant à
la forme Masmínster que l'on a mise, ou
voulu mettre, comme forme alsacienne à l'entrée de la
commune, c'est surtout le nom de Masevaux. Un témoin
âgé d'un village proche me donne la forme
Maschmínster [må
'mįn
dər] pour Marmoutier.
Michelbach : Nom de trois communes du Sud du
Haut-Rhin. Une des trois, Michelbach tout court, se
trouve à 4 km au Sud de Thann ; les deux autres sont
dans la région de Bâle : Michelbach-le-Haut
est à 10 km à l'Ouest de Bâle (plein Ouest),
alors que Michelbach-le-Bas est à peu
près à la même distance, mais 4 km plus au
Nord.
Dans l'Atlas linguistique tout comme chez M.P.
Urban, on trouve mentionnée pour Michelbach-le-Haut une
prononciation [mįxəlbə] que mon
témoin, très âgé, et d'une famille
anciennement installée dans le village, n'acceptait pas.
Minversheim : La commune de Minversheim a placé aux entrées du village des panneaux où la prononciation dialectale est donnée. Elle use pour cela d'une graphie avec f pour noter le v du nom officiel. Cette graphie a le mérite d'éviter les prononciations fautives. J'ai cependant cru pouvoir ici maintenir le v, qui se lit toujours [f] en alsacien comme en allemand standard.
Moosch : Un témoin me signale l'emploi de l'article pour ce nom : Mer geen í d'Mohsch "nous allons à Moosch". Cf. Les remarques faites pour d'autres lieux, p.ex. Puberg (ci-dessus, article).o long : Les graphies comme Mohsch ou Blohze proposées pour la forme alsacienne seront sans doute un peu dérangeantes pour les autochtones, qui préfèreraient probablement Moosch et Blooze. Mais comme la suite oo est systématiquement utilisée ici pour noter une voyelle [ų:] (la voyelle longue du mot Moond "lune"), je n'ai pas voulu adopter une forme écrite qui pouvait induire en erreur sur la prononciation. Ainsi on distinguera ici la voyelle de Mohsch ("Moosch") et celle de Oone ("Ohnenheim").
Mooslargue : Il ne semble pas s'être créé de nom alsacien pour le regroupement de Niederlarg et de Moos dans la commune de Mooslargue, et les deux parties de la commune sont désignées par leur nom traditionnel. Rien n'empêcherait pourtant de dire Mohslarg. Pour la graphie oh, v. ci-dessus Moosch.
Morschwiller : Se méfier ici. Bien entendu, il faut distinguer les Morschwiller / Morschweiler des deux Morschwihr / Morschweier, à savoir Obermorschwihr et Niedermorschwihr. Mais il a existé aussi Obermorschwiller et Niedermorschwiller (ce dernier rebaptisé depuis), plus un Morschwiller tout court. Voici l'état actuel de la question : Morschwiller tout court se trouve 12 km à l'Ouest de Haguenau (au Sud de Pfaffenhoffen) ; Morschwiller-le-Bas (l'ancien Niedermorschwiller) est dans la banlieue Sud-Ouest de Mulhouse ; enfin Obermorschwiller se trouve à 6 km au Nord-Est d'Altkirch.
Muespach, dans le
Sundgau, est une commune issue de la fusion, en 1972, entre les deux
villages de Mittelmuespach et Niedermuespach.
Si la désignation de la commune entière sous le nom
de Muespe est courante, on continue parfois
à distinguer Needermuespe
[ne:dərmyəbə] et Míttelmuespe
[mįdəlmyə
bə]. - le village voisin d'Obermuespach
(à présent Muespach-le Haut)
reste une commune à part.
Münchhausen / Münchhouse
: Nous avons affaire, avec Münchhouse et Münchhausen,
à un cas tout à fait inhabituel : celui de
deux villages homonymes qui se sont distingués par ceci que
l'un a francisé son suffixe et non l'autre. Le Münchhausen
bas-rhinois est de dialecte francique, ce qui signifie que la
prononciation locale est la première indiquée. Dans
un premier temps, un locuteur d'une localité voisine m'avait
donné une prononciation (francique) différente, mais
celle-ci est authentique. - La francisation du nom de la commune
haut-rhinoise aboutit en fait à un nom "mixte", puisque le
segment Munch- ne sera jamais prononcé [m], mais toujours [mync].
Les francisations de ce genre sont globalement plus nombreuses en
proportion dans le Haut-Rhin que dans le Bas-Rhin.
Mutzig : La brasserie du lieu, disparue depuis, avait eu la fantaisie d'écrire Mützig le nom de sa production. Mais la prononciation locale du nom est bien celle-là.
Natzwiller est aussi appelé Nasville en dialecte roman de la vallée de la Bruche.Neewiller : Les deux prononciations indiquées paraissent contradictoires. La première information que j'avais eue, à Niederlauterbach, disait ['ne:vailər] Neewailer, prononciation qui s'appuie sur le nom de la rivière Nee, alors que les autochtones du village lui-même prononcent [na:vailə] Nàwailer. Dans d'autres localités des proches environs (Scheibenhard ou Lauterbourg), on rencontre la prononciation [næ:vailə(r)] Näwailer, comme me l'a appris un témoin attentif. Le village est en territoire de dialecte francique, mais la prononciation de type -willer est celle des secteurs alémaniques les plus proches.
Neudorf : Le quartier strasbourgeois appelé Neudorf peut, tant en alsacien qu'en français, être muni de l'article ou non : Er woont ín Neidorf / Er woont ím Neidorf : "Il habite Neudorf" / "Il habite le Neudorf". Il n'en est pas de même des autres Neudorf (Village-Neuf et Eberbach-Seltz, mais aussi Reinhardsmünster), qui ne s'emploient pas avec l'article.
Neuwiller / Neuviller : Neuviller-la-Roche est le seul nom en -willer dans le Bas-Rhin qui s'écrive avec un v et non un w. La commune est francophone. Neuwiller-lès-Saverne est connu pour ses églises romanes, Neuwiller près de Bâle pour ses établissements de bains.
Nieder- : Mis à part le cas particulier de Niederhaslach (ci-après), où le préfixe alsacien n'est pas le même que dans le nom officiel, on a ici tenu compte des prononciations les plus courantes du préfixe : celle qui a la voyelle longue du mot allemand correspondant (Needer-), et celle qui a une voyelle brève de timbre [i] (Nider-) ou [į] (Níder-). Cette voyelle brève se rencontre au Nord de l'Alsace, la voyelle longue plus au Sud.
Niederhaslach : Le préfixe Ínger- qu'on trouve ici doit être compris comme un ünter-, c'est-à-dire un unter avec umlaut. Le mot existe aussi dans une partie des parlers d'Alsace comme préposition avec le sens de "sous", "en-dessous de".
Niedermorschwihr : On peut aussi dire Morschwihr tout court. Dans un secteur géographique restreint, la commune est aussi appelée populairement Morwill (Morville), nom qui n'est pas considéré par mon témoin comme un nom "welche" (dialectal roman), alors qu'il connait le nom welche de Marville (pour Ammerschwihr).
Niedersulzbach est le nom allemand à la fois de Niedersoultzbach dans le Bas-Rhin et de Soppe-le-Bas dans le Haut-Rhin.Nonnenbruch : Sur certaines cartes routières, ce site est erronément écrit Nonnenbruck. Ce n'est nullement d'un "pont" qu'il s'agit, mais d'un terrain en friche marécageux (Bruch). Il y a effectivement des étendues d'eau dans ce secteur.
Ober- : Les noms commençant par Ober- ("le haut"), par opposition les plus souvent à un Nieder- ou un Unter- (la suite du nom étant identique), reçoivent en Alsace trois prononciations différentes. Dans le Sundgau, on maintient le [b] de Ober-, qui passe à [v] plus au Nord. Le plus souvent on prononce [ovər] conformément à la forme écrite ; mais dans certains cas, on rencontre une forme à Umlaut [εvər] qui correspondrait à une forme allemande öber (non über, qui est représenté en alsacien par une préposition íwer "par-dessus"). Cette double forme possible de l'umlaut n'est pas un phénomène exceptionnel. Dans les textes anciens, on rencontre aussi bien dörfte que dürfte "pourrait", et de même vörderhin et fürderhin "à l'avenir", versöhnen et versühnen "réconcilier", etc.
Oberdorf : Pour ce village du Sundgau, le nom garde le [b] de la forme écrite, conformément au parler local. Rien n'empêche les Alsaciens plus nordiques de prononcer Owerdorf comme ils ont tendance à le faire spontanément.
Oberhausbergen : La prononciation dominante est celle en [ovər-]. Mais quand j'ai évoqué la prononciation possible [εvər-], un témoin local (originaire de Pfulgriesheim) m'a répondu avec la plus grande spontanéité : Oui oui, [εvərhys'barjə]. Sa belle-fille, une Haut-Rhinoise, lui a fait remarquer que l'instant d'avant elle venait de prononcer [ovər-]. Elle a répondu qu'on prononçait "comme ça vient". V. ci-dessus Ober-.
Obernai : Je donne la prononciation que m'a donnée un vieil autochtone. On rencontre cependant toute une série d'autres prononciations, Ewernàh [εvər'na:], Owernàh [ovər'na:], Owernàhn [ovər'na:n]. Pour les Strasbourgeois, c'est Owernäh [ovər'næ:] la prononciation usuelle.
Oberschaefffolsheim : Mes témoins, qui sont pourtant de villages voisins et non d'Oberschaeffolsheim même, refusaient de préciser "Ober-". Pour eux les deux villages de Mittelschaeffolsheim et Niederschoeffolsheim étaient sans doute trop petits ou trop éloignés pour prêter à confusion. Cf. La note à propos de Breuschwickersheim
Offendorf-sur-Moder : Mon témoin, originaire de la localité, a commencé par prononcer [ofəndorf], et a eu ensuite l'air de préférer la forme donnée ici, sans [n].
Offne, Ofne : Ne pas confondre la prononciation d'Offenheim (groupé avec Stützheim), dont l'[o] est bref, et celle d'Avenheim qui comporte un [o:] long.
Orschwihr s'est écrit Orschwir jusqu'au 4.5.1956. Orschwihr, Rorschwihr et Orschwiller : Ne pas confondre ces trois localités. Rorschwihr, Orschwiller et Rodern sont en plus fort proches les uns des autres.
Osthoffen : Un Osthofen et un Westhofen existent aussi dans le Palatinat, un peu au Nord de Worms.
Ottersthal : Mon témoin, dont la grand-mère était native d'Ottersthal, dit qu'elle prononçait toujours Eckerstal, mais la prononciation Otterstal enseignée par M.P. Urban semble se répandre.
Pfulgriesheim : Cette prononciation m'a été confirmée par un autochtone, mais deux témoins de Mittel- et Oberhausbergen m'ont indiqué une prononciation [fyl'greəsə] tout en me faisant remarquer l'initiale [f] et non [pf].
Rangen : Ce toponyme désigne aussi un escarpement (vignoble) près de Thann. La prononciation est la même, mais ce lieudit se désigne avec l'article : der Range.
Ribeauvillé / Rappschwihr, Rappoltsweiler : Cas singulier de trois noms sensiblement différents en dialecte, en allemand et en français. La forme allemande est en -weiler, la forme dialectale en -wihr, deux suffixes généralement bien distingués.
Reichstett : Entre les deux prononciations indiquées, la plus normale est probablement la deuxième. Il est courant que des groupes consonantiques complexes soient simplifiés dans la prononciation dialectale. Le rapprochement avec les prononciations dialectales de Reichsfeld et de Reichshoffen permet de penser qu'ici aussi le ch du nom écrit disparait de la forme orale.
Rimbach : A propos des deux Rimbach et de Rimbach-Zell, notons qu'il existe aussi un Rimbach dans l'Odenwald, au Sud de la Hesse, à une vingtaine de kilomètres au Nord de Heidelberg.
Robertsau : La forme allemande institutionnelle était Ruprechtsau, mais la forme alsacienne est constamment celle qu'on indique. La diphtongue finale est variable selon les parlers comme l'est toujours celle qui a à Strasbourg la forme [au].
Rodern, Roderen, Oderen. Ne pas confondre
les trois communes suivantes : a) Oderen,
situé six km en amont de Saint-Amarin ; b) Roderen,
pas très loin de là, 3 km au Sud de Thann ;
c) enfin Rodern, qui se trouve à
8 km au Sud-Ouest de Sélestat, dans le vignoble. En
réalité, Roderen et Rodern
ont été de parfaits homonymes, et ont
été l'un et l'autre appelés Roderen
sous le Second Empire, Rodern à
l'époque allemande. Seul le choix de l'une des deux communes,
et non de l'autre, de revenir en 1919 à la forme ancienne de
son nom a créé une petite différence
à l'écrit (la prononciation dialectale est
identique).
Bien entendu, il faut aussi éviter de confondre ces trois
communes avec celles d'Oberroedern et de Niederroedern,
qui se situent entre Seltz et Soultz-sous-Forêts.
Romaine : Dans la vallée de la Bruche, la Bruche reçoit à Rothau un affluent du côté droit, qui s'appelle la Romaine ; à droite de la Romaine se trouve Natzwiller, qui est traditionnellement dialectophone, et à gauche Neuviller et Wildersbach, qui sont francophones. Mais les localités francophones proches ont des noms dialectaux. On dit ['rų:dœi] pou Rothau, par exemple.
Roppenheim : Un habitant d'un village proche m'a aussi donné la forme Roppem.
Rountzenheim : Comme dans le cas de Roppenheim, les deux prononciations semblent être en usage. La première m'avait été indiquée par un informateur, la seconde (écrite "Rountzem") a figuré (juillet 2012) dans une annonce de voeux des Dernières Nouvelles d'Alsace.
Saint-Bernard est une nouvelle commune issue de la fusion, de 1972, entre les deux communes de Brinighofen et d'Enschingen (v. ces noms), qui se trouvent à environ 5 km au Nord-Ouest d'Altkirch. - Il existe un autre Saint-Bernard en Lorraine, petit village à 12 km au Sud-Ouest de Bouzonville.
Saint-Cosme : Il existe un nom
alsacien Samkoschme [såm'komə]
pour ce village , qui est francophone de façon
quasi-exclusive. Mais la secrétaire de mairie du village, qui
n'ignore pas le dialecte, ne connait pas ce nom, et celle d'un village
dialectophone proche ne le connait pas davantage. On peut donc penser
qu'il est sorti de l'usage.
Saint-Jean : Dans le cas de Saint-Jean-Saverne (anciennement Saint-Jean-des-Choux), un de mes témoins a prononcé Sant Jan, l'autre, avec insistance, Sankt Johann ; il est possible que la forme brève soit une simple négligence.
Saint-Louis : Quoiqu'il existe un nom allemand Sankt Ludwig, la façon usuelle de nommer la localité en dialecte est depuis longtemps d'user du nom français. M.P. Urban en donne une transcription adaptée au système phonétique alsacien, mais de plus en plus la nasale française est présente même en contexte dialectal. - Ne pas confondre avec un autre Saint-Louis, dans la Moselle (10 km au Sud-Ouest de Bitche), où se trouve une célèbre verrerie (siège social à Paris !).
Saint-Nabor : C'est la prononciation donnée par un vieil autochtone d'Obernai. Mais dans une autre commune, on m'a aussi donné la prononciation San Nowert [sån'no:vərt].Saint-Pierre : En dehors de ce Saint-Pierre près de Barr, et de Saint-Pierre-Bois dans le val de Villé, il y a aussi Saint-Pierre-sur-l'Hate, lieu d'une église historique au Sud-Ouest de Sainte-Marie-aux-Mines.
Sarre-Union : On donne ici un des noms allemands possibles. En fait il existe aussi Saarunion, qui regroupe explicitement les deux parties de la ville, à savoir Bockenheim sur la rive droite de la Sarre, la Ville Neuve (Neustadt, Neusaarwerden) sur la rive gauche.
Sauer : Au début de son cours, cette rivière est en zone de dialecte alémanique, et est appelée Sürbach ; plus près de son confluent avec le Rhin, elle est à la limite de la zone francique, et est appelée Sauer.
Scheibenhard est une commune double, puisque répartie de part et d'autre de la frontière allemande. La commune allemande s'écrit Scheibenhardt.
Schoenau / Schönau : Il existe un autre Schönau dans le Palatinat, à 8 km au Nord-Ouest de Lembach.
Seebach résulte de la fusion, en 1975, des deux villages d'Oberseebach et Niederseebach en une seule commune. Oberseebach étant la partie la plus grande de cette commune, et nettement séparée géographiquement de Niederseebach, tend à s'appeler Seebach tout court (c'est sous ce nom qu'il figure sur les cartes Michelin). Cas comparable, de ce point de vue, à celui de Mooslargue dans le Haut-Rhin. - Depuis qu'Oberseebach et Niederseebach se sont réunis en Seebach tout court, le village est homonyme d'un Seebach dans le pays de Bade, sur la route qui conduit d'Achern vers la Schwarzwaldhochstraße (route des crêtes de la Forêt-Noire).
Sessenheim / Sesenheim : La notoriété que Goethe a apportée à ce village rend plus répandue la prononciation strasbourgeoise Säsene que la prononciation locale Säsem. Dans un village proche, on m'a aussi donné la forme Säsenem.
Soultz-les-Bains : La forme Sulzbad utilisée à l'écrit en allemand n'est pas usitée en alsacien, selon mon témoin.
Soultz-sous-Forêts : Si l'on tient à préciser qu'il s'agit de ce Soultz et non de Soultz-les-Bains ou de Soultz dans le Haut-Rhin, on peut dire Sulz unter em Wald [sųldsųntrəm'vålt].
Steinbach : Il existe aussi un hameau de Steinbach dans le Bas-Rhin, dans la partie francophone de la vallée de la Bruche, entre Schirmeck et Russ (en welche, ce Steinbach se dit [stẽbe]).
Stundwiller avait fusionné le 1er juillet 1974 avec Aschbach et Oberroedern, mais la fusion a été annulée pour Aschbach le 1er janvier 1988 et pour Oberroedern le 1er janvier 1989.
Thannenkirch : Signe des temps,
l'un de mes deux témoins a prononcé le ch
en [x] ("ach-Laut"), l'autre en [] (comme ch
en français, sch en allemand). La
prononciation traditionnelle [
] est certes toujours à
considérer comme correcte, mais elle est en déclin
dans l'usage réel.
Dieffenbach, Tieffenbach : Ne pas confondre les localités en Diefen- et celles en Tiefen- ; le nom est au fond le même (confusion de [d] et de [t] en dialecte), mais les localités ne sont pas les mêmes.
Valdieu et Lutran figurent chacun à part sur notre liste, mais les deux villages ont été réunis en une seule commune, qui porte le nom de Valdieu-Lutran. Ce sont deux villages francophones. - Comme Magny, Romagny et Chavannes-sur-l'Etang, ces villages ne sont plus guère désignés par leurs noms alsaciens. V. ci-dessus Magny.
Wahle : Le nom dialectal de Wahle appartient à la fois à Wahlenheim et à Walheim.
Waldersbach, Wildersbach : Ne confondez pas ces deux villages, qui sont fort proches l'un de l'autre (3 km à vol d'oiseau). Waldersbach est connu pour avoir été le lieu d'activité de Jean-Frédéric Oberlin au XVIIIe siècle. Wildersbach est un peu plus au Nord.
Wangenmühl : Lorsqu'on dit simplement d'Meel, c'est plutôt du restaurant de Wangenmühl qu'il est question, alors que le hameau en son entier est désigné par le nom complet.
Weiterswiller est jumelé avec un autre Weitersweiler situé dans le Palatinat (arrondissement de Kirchheimbolanden, commune regroupée de Göllheim, à une vingtaine de kilomètres à l'Ouest de Worms)
Werentzhouse : La prononciation [vεrəns'hy:sə] m'a été donnée par plusieurs témoins du village ou de Bettlach. La prononciation en [va:r-] donnée par M. P. Urban a été trouvée "pas choquante" par un des témoins, mais attribuée par un autre à des locuteurs venant de la région de Mulhouse.
Willer, en allemand Weiler, est un radical qui signifie "hameau" et qu'on retrouve un grand nombre de fois en composition (Ingwiller, Weiterswiller, Buethwiller, Wolschwiller etc.). A l'état isolé, il sert de nom à deux localités haut-rhinoises. Il y a par ailleurs, sous la forme allemande, Weiler près de Wissembourg. - Il existe aussi un Willer, aujourd'hui écrit Viller, en Moselle, 7 km au Sud-Est de Faulquemont.
Wisches, localité francophone : en welche (parler roman autochtone), ce nom se dit [wix] (Wich).
Transcription [x] : Dans les transcriptions phonétiques (API), il faut toujours se souvenir que le signe [x] désigne ce qu'en allemand on nomme "ach-Laut", comme au début du nom Achenheim. Il se produit comme un [k] qu'on ferait durer en faisant frotter l'air contre le fond de la gorge. Donc, ne pas prononcer [ks] !