La graphie o

Il existe en alsacien plusieurs voyelles susceptibles d'être notées par o, et elles subissent pas mal de variations selon les parlers alsaciens, si bien qu'il ne sera peut-être pas facile de s'entendre sur une norme.

Les voyelles qui ont carrément le timbre [o] (moyen, entre le [o] fermé du français eau et le [oa] ouvert du français bonne) peuvent être soit brefs, soit longs, et cela aussi est quelquefois variable d'un parler à l'autre ; c'est ainsi que le suffixe de nom de lieu qu'on a pris l'habitude d'écrire partout -hoffen se prononce en fait [-ho:fe neutre] dans le Sud, [-hofe neutre] (o bref) dans le Nord. Toujours est-il que la lettre o fait parfaitement l'affaire. Si l'on veut distinguer la voyelle longue de la voyelle brève, le mieux est de se servir autant que possible des consonnes qui suivent : si la consonne suivante est doublée, la voyelle est brève. Sinon, on peut marquer la longueur par oh, par exemple dans bohre "forer". On évitera la graphie oo, qui peut avantageusement servir pour une autre voyelle.

Il existe en effet en alsacien une voyelle longue très fermée, plus fermée que le [o] du français eau, moins fermée que le [u] du français ou, intermédiaire donc entre ces deux, p.ex. dans Moond "lune" ou roote "deviner". C'est celle-là que je propose de noter oo. Pour les Strasbourgeois, la distinction sera peut-être difficile entre cette voyelle et celle que je propose de noter oh ou simplement o, mais si l'alsacien continue à s'écrire, l'usage décidera des mots qui s'écriront en oo.

Un cas particulier est présenté par les mots qui se terminent par -o : ici la voyelle simple est prononcée comme s'il y avait oo. C'est le cas de derno "alors" ou de so "alors".