g et k

A la différence des couples d/t et b/p, les lettres g et k peuvent représenter en alsacien deux consonnes nettement distinctes, mais seulement dans des conditions particulières.

La lettre k représente un [k] "dur" comme en français ou en allemand lorsqu'elle se trouve à l'initiale d'un radical, immédiatement devant une voyelle. Ainsi dans des mots comme Kírich "église" ou koche "faire la cuisine". On oppose nettement les mots Kass "caisse" et Gass "rue", et tout comme en allemand, on peut en alsacien distinguer la prononciation de Kunst "art" et celle de Gunst "faveur".
Partout ailleurs, la lettre k représente un [g] sourd et ne se distingue plus de ce qui est écrit g (cf. les pages sur d et t et sur b et p). Par exemple, rien ne distingue en alsacien la prononciation des mots suivants : glàbt "vécu" et klàbt "(il) colle" (sauf si l'on prononce gelàbt, évidemment), ou Gríst "échafaudage" et Chríst "chrétien" (sauf, là aussi, pour ceux qui prononcent Geríst.

La lettre g représente toujours (sauf dans le groupe ng) une consonne douce comme le [g] de l'allemand standard et comme le [g] français (lettre g devant consonne ou devant a, o, u). Mais cette consonne est sourde comme le sont les [k] de l'allemand standard et du français.
Il y a des mots d'emprunt récent (au français ou à l'allemand) qui gardent la prononciation [k] même ailleurs que dans la position définie ci-dessus ; ainsi dans un mot comme Akazje "acacia". Par ailleurs l'articulation dure [k] apparait aussi dans des cas où l'on a en fait le groupe [gh], comme dans le verbe gheie "tomber", souvent écrit keie, ou dans les participes comme ghalte "arrêté", gholfe "aidé" etc.

Comme dans le cas des consonnes écrites d ou b, il s'agit d'un phénomène, ou du moins d'une tendance, qu'on retrouve dans les dialectes allemands du voisinage.