Est-il important d'avoir une orthographe pour l'alsacien ? Au regard de l'éternité, rien n'est important. Mais quand on voit quelle combattivité certains sont capables de déployer pour sauver, en français, l'accent circonflexe du mot abime, on peut se demander si les enjeux d'une saine orthographe alsacienne ne sont pas plus importants. Partons de la situation réelle. On assiste actuellement à ce qu'on appelle un "frémissement" en faveur du dialecte – sans qu'on sache si c'est un chant du cygne ou l'annonce d'une renaissance. Mais la plupart des Alsaciens, aujourd'hui, ne savent plus vraiment l'allemand. Ils ne le lisent pas, ne s'expriment pas couramment en allemand, ne connaissent plus réellement les correspondances les plus habituelles entre la forme allemande standard et la forme dialectale des mots. Dans ces conditions, la pratique la plus répandue de la graphie de l'alsacien est devenue tout à fait inadéquate, car cette pratique se réfère à l'allemand standard. Elle s'y réfère
Prenons deux
exemples.
C'est pourquoi il est important d'adopter une orthographe qui
Ce deuxième point se justifie par le souci de ne pas égarer sans nécessité ceux des Alsaciens qui savent un peu l'allemand (ou qui le savent bien – il en existe tout de même !)
En tout état de cause, ceux qui sont attachés à la langue régionale ne sauraient se désintéresser de l'orthographe alsacienne, car d'elle dépend pour une large part l'impact que peut avoir un texte rédigé en dialecte. |