Le nom d'Aspach est porté par deux (ou trois) localités haut-rhinoises assez peu éloignées : il y en a un qui se trouve à côté d'Altkirch, dont il constitue une sorte de faubourg ; par ailleurs, à une demi-douzaine de kilomètres au Sud-Ouest de Cernay, se trouvent les localités jumelles d'Aspach-le-Haut et Aspach-le-Bas

Alteckendorf est encore écrit Alt-Eckendorf, sans forme "allemande" distincte, par le répertoire de 1919. Cela s'explique par le fait que la commune se compose à l'origine de deux villages, Altdorf à l'Ouest, Eckendorf à l'Est. La prononciation allemande comprend en principe une attaque vocalique sur le premier e ; mais les francophones ne sont pas obligés de raffiner à ce point.

Andlau est habituellement prononcé avec la voyelle nasale ; rien n'interdit toutefois de prononcer à l'allemande, ne fût-ce que pour distinguer la localité du nom nobiliaire (qui est du reste lié à la localité). Mais dans ce cas, il vaut mieux aller jusqu'au bout de la démarche en réalisant la finale sous forme de diphtongue.

Appenwihr : le village alsacien d'Appenwihr est homonyme, sous la forme allemande de son nom, avec une localité badoise un peu plus importante située à 18 km à l'Est de Strasbourg.

Bassemberg est situé près de la frontière linguistique, mais dialectophone ; on pourra prononcer son nom sous forme francisée (ce que font beaucoup de locaux lorsqu'ils s'expriment en français, et c'est pourquoi nous avons ici fait figurer cette prononciation), ou adopter une prononciation plus allemande, du type [basecaducmberk] (voir le paragraphe suivant).

Le Ban-de-la-Roche a eu depuis une cinquantaine d'années une histoire relativement mouvementée en ce qui concerne les noms et l'administration. Le 1er avril 1974, les communes de Belmont et de Bellefosse fusionnent avec Waldersbach et le tout prend le nom de Ban de la Roche (la traduction allemande Steintal de ce nom avait déjà été en usage pour désigner tout le secteur avant 1918). Le 1er janvier 1975, Fouday se joint à cet ensemble. Le 1er janvier 1992 la nouvelle commune se dissout de nouveau et les quatre communes initiales Belmont, Bellefosse, Fouday et Waldersbach sont rétablies.

Noms se terminant en berg
Les transcriptions proposées ici pour ces quelques noms se terminent en [bk], conformément à la règle phonologique allemande qui veut que les consonnes écrites b, d et g se prononcent repectivement [p], [t] et [k] en fin de mot (voyez occlusives finales). Mais si l'on préfère garder le [g] ici, n'en faisons pas un drame.

Bernardvillé / Bernardswiller : le répertoire de 1919 connait encore deux villages appelés tous deux Bernardswiller. L'un des deux a depuis lors francisé son nom. A partir d'une forme d'origine Bernhardsweiler, on a commencé par ôter la lettre h propre à la forme allemande du prénom, ce qui donne le nom commun aux deux villages au XIXe siècle. Le village proche d'Obernai a gardé cette forme, alors que celui qui se situe au Sud-Ouest de Barr a ôté le -s de génitif qui terminait le nom de personne, et a en plus transformé willer en villé. Cet arrangement a permis d'éviter l'homonymie complète ; mais le risque de confusion n'est pas totalement levé.

Betschdorf a été partagé jusqu'au 14 mars 1971 en deux communes, Niederbetschdorf et Oberbetschdorf, qui se touchaient du reste. A la nouvelle commune de Betschdorf sont venues ensuite se joindre le 1er juillet 1972 Kühlendorf, Reimerswiller et Schwabwiller.

Bettwiller a un homonyme assez proche à 4 km de Rohrbach-lès-Bitche (Moselle), qui, conformément à la règle appliquée en Moselle, s'écrit Bettviller.

Bilwisheim, au Sud-Ouest de Brumath, ne doit être confondu ni avec Biblisheim, au Sud-Est de Woerth, ni avec Wilwisheim, à l'Ouest de Hochfelden, ni avec le lieudit Biblenheim près de Soultz-les-Bains.

Bouxwiller est le nom de deux communes. La plus grande des deux est dans le Bas-Rhin, 12 km au Nord-Est de Saverne, chef-lieu de canton. L'autre est un village au Nord-Est de Ferrette.
Le Bouxwiller bas-rhinois englobe depuis le 1er mars 1973 les villages de Griesbach-le-Bastberg, Imbsheim et Riedheim.
Lorsque d'autres localités sont situées par rapport à "Bouxwiller", même lorsqu'on ne précise pas "(67)", c'est du Bouxwiller bas-rhinois qu'il s'agit.

Bréchaumont est le nom français d'un village dialectophone. Cas rare d'un village proche de la frontière linguistique pour lequel le nom roman usité du côté francophone a été adopté comme nom officiel. Le nom allemand est Brückensweiler, mais la forme dialectale demanderait plutôt Bruckensweiler, conformément à la forme locale du mot Bruck "pont" (allemand standard Brücke).

Breitenbach est le nom de deux villages, l'un dans le Haut-Rhin, l'autre dans le Bas-Rhin. Le village haut-rhinois est situé dans la vallée de Munster (5 km au Sud-Ouest de Munster) ; le village bas-rhinois se trouve à 3 km au Nord de Villé. Il existe aussi, entre autres, un Breitenbach en Suisse, environ 15 km au Sud de Bâle, dans le canton de Soleure.

Bühl (graphie officielle Buhl) est le nom de deux communes d'Alsace. L'une se trouve dans le Haut-Rhin, à l'Ouest de Guebwiller ; l'autre dans le Bas-Rhin, à 7 km Ouest-Nord-Ouest de Seltz. - Il existe encore un autre Bühl, appelé Buhl-Lorraine, à 2 km à l'Est de Sarrebourg, en Moselle. Un quatrième est dans le pays de Bade, à 2 km au Nord-Ouest d'Offenbourg. - On trouve aussi -bühl comme élément de composition dans des toponymes. Il signifie "colline", et il faut bien prononcer [byl] (comme dans bulle et non comme dans boule !)

Burbach, Bourbach : D'un côté le nom sous la forme d'origine, de l'autre la graphie francisée, mais ce n'est pas le même village ! Les villages haut-rhinois jumeaux de Bourbach-le-Haut et et Bourbach-le-Bas se trouvent au Sud-Ouest de Thann et Cernay, alors que Burbach tout court est en Alsace bossue, entre Drulingen et Sarre-Union.

Châtenois, sous son nom français, a des homonymes dans le Territoire de Belfort et dans le Jura, mais surtout dans le département des Vosges, entre Vittel et Neufchâteau, au bord de l'autoroute A31.

Cronenbourg : Le nom de ce quartier de Strasbourg est presque toujours prononcé sous la forme francisée ; la prononciation [konecaducnbu], qui serait plus conforme aux usages actuels, est exceptionnelle. La généralisation de la forme francisée est sans doute due pour une bonne part à la fortune commerciale de la bière appelée Kronenbourg, dont le K- initial très allemand fit la fortune du brasseur.

Dambach : Il faut distinguer deux Dambach situés tous deux dans le Bas-Rhin. Le plus grand des deux est Dambach-la-Ville, qui se trouve à 7 km au Nord de Sélestat, dans le vignoble ; l'autre, Dambach tout court, est à une demi-douzaine de km au Nord de Niederbronn (un peu à l'Ouest), non loin de la limite du département de la Moselle et de la frontière allemande.

Dieffenbach : Il y a deux Dieffenbach aussi dans le Bas-Rhin : l'un, Dieffenbach-lès-Woerth se trouve à 3 km à l'Est de Woerth, l'autre, Dieffenbach-au-Val, est à 5 km au Sud-Est de Villé.

Domfessel, Dompeter etc. : L'élément dom- qui se rencontre ici est en principe le même que celui qu'on trouve dans un certain nombre de toponymes français comme Dompierre (ou Dampierre), Dommartin (ou Dammartin), Domrémy, Dombasle etc. C'est soit le latin dominus "maitre" (qualifiant le saint), soit domus "maison" (de ce saint) qui est à la base. Mais dans les noms alsaciens, il y a lieu de prononcer dom comme dans le mot allemand Dom "cathédrale" [dom], sans voyelle nasale.

Dossenheim est le nom de deux villages bas-rhinois. L'un, Dossenheim-sur-Zinsel, se trouve à 8 km au Nord de Saverne ; l'autre, Dossenheim-Kochersberg, est à 5 km de Truchtersheim, vers le Sud-Ouest.

Eberbach : Il y a deux Eberbach, l'un, Eberbach-Woerth (commune de Gundershoffen), situé à une quinzaine de kilomètres au Nord-Ouest de Haguenau, l'autre, Eberbach-Seltz, à une dizaine de kilomètres au Sud-Ouest de Lauterbourg. Voir, pour ce dernier village, le site http://perso.wanadoo.fr/marc.weissenburger/ (Sélectionner "Autres villes", puis "Eberbach/Seltz")

Eckartswiller, Erckartswiller : ne pas confondre ces deux noms ! Eckartswiller est tout près de Saverne, au Nord ; Erckartswiller se trouve à quelques kilomètres à l'Est de la Petite-Pierre.

Ernolsheim : il y a deux villages de ce nom dans le Bas-Rhin. L'un, Ernolsheim-lès-Saverne (Ernolsheim-Saverne jusqu'au 4.5.1956), se situe à 6 km au Nord de Saverne ; l'autre, Ernolsheim-Bruche, est à 5 km au Nord-Ouest de l'aéroport d'Entzheim.

Erstein : la prononciation allemande a ici un [e] fermé long (comme si le mot s'écrivait avec Ehr-) ; nous proposons de maintenir cette voyelle, mais elle paraitra difficile à bien des francophones, et on peut accepter une prononciation en [] (comme le mot air en français).

Eschbach : il y a un Eschbach dans le Bas-Rhin, 8 km au Nord-Ouest de Haguenau, et un autre, Eschbach-au-Val, dans le Haut-Rhin, tout contre Munster (au Sud). - Il existe par ailleurs un troisième Eschbach dans le pays de Bade, à 17 km au Sud-Est de Neuf-Brisach, et encore un, plus petit, dans le Palatinat, à 7 km au Sud-Ouest de Landau.

Fessenheim : Il y a un Fessenheim bien connu par sa centrale nucléaire, dans le Haut-Rhin (12 km au Sud de Neuf-Brisach), et un autre dans le Bas-Rhin, Fessenheim-le-Bas, à côté de Marlenheim.

Fischboedle est un nom qui peut paraitre plus souabe qu'alsacien ; mais il appartient au parler de la vallée de Munster. La finale -le a été ici notée [le] et non [lecaduc] pour éviter que l'on ne prononce un "e muet" à la française (c'est-à-dire en fin de compte rien du tout) ; normalement la voyelle neutre à réaliser est toujours plus audible qu'en français, et prononcée en principe sans arrondir les lèvres.

Friessen : le cas de ce nom illustre deux faits liés l'un et l'autre au fait que Friesen est le nom (quasi-)dialectal qui équivaut au nom plus normé Friesenheim. (Friesen est écrit Friessen par le répertoire de 1919, alors que la forme Friesen est présentée comme la forme allemande. Elle est depuis lors devenue la forme française officielle.) Le village de Friesenheim se dit en dialecte [fiecaducsecaduc], tout comme Friesen. Nous voyons que ce qui est prononcé comme un [i] (long en allemand) dans les prononciations normées allemande et française est en fait sous forme diphtonguée en dialecte : on a là l'explication et l'origine de cette graphie très répandue en allemand. Par ailleurs, alors que les prononciations française et allemande ont une consonne [z], c'est la sourde [s] qu'on rencontre en dialecte (le [z] ne fait pas partie du système phonologique de l'alsacien). C'est ce qui explique que le ss ancien de Friessen soit équivalent au s simple de la forme actuelleFriesen. - A remarquer qu'il existe un deuxième Friesenheim sur la rive droite du Rhin, un peu plus au Nord que le Friesenheim alsacien, à 18 km à l'Est d'Erstein.

Gerstheim fournit un exemple particulièrement savoureux des sottises auxquelles peut mener l'idéologie professée dans le répertoire de 1919. Le nom Gerstheim y est donné pour la forme "allemande" du nom du village, alors que la forme "bien française" serait Gersheim-im-Loch... Et vive la francité !
Par ailleurs, ce même nom peut servir d'exemple pour les trésors de bonne volonté que les Alsaciens ont su déployer après la seconde guerre mondiale pour essayer d'effacer l'allure allemande de leurs toponymes. Warnant indique pour ce nom une prononciation [zheaRsteam], qui fut effectivement pratiquée jusque vers la fin des années 1960.
Plus sérieusement, à propos de la transcription proposée ici  : la prononciation avec [e] fermé est la règle ; mais si quelqu'un a du mal à prononcer cela (c'est contraire aux habitudes françaises), la prononciation en [ea] est tout de même acceptable (cf. ce qu'on a dit pour Erstein).

Griesbach : On dénombre trois localités de ce nom en Alsace. Deux d'entre elles sont dans le Bas-Rhin et ont été absorbées par des communes plus grandes : la première se situe à environ 10 km au Nord-Ouest de Haguenau, près de la route de Niederbronn (commune de Gundershoffen depuis le 31.8.1973), la seconde, Griesbach-le-Bastberg, est, comme son nom l'indique, à l'Ouest de Bouxwiller (commune de Bouxwiller depuis le 1.3.1973). Le Griesbach haut-rhinois, appelé Griesbach-au-Val, se situe à 3 km à l'Est de Munster.

Griesheim : Rien n'est simple : non seulement il y a trois Griesbach, mais il y a aussi Gries et deux Griesheim. L'un des Griesheim est situé à 5 km au Sud-Est de Molsheim et s'appelle officiellement Griesheim-près-Molsheim ; l'autre, Griesheim-sur-Souffel, constitue avec Dingsheim une cité-dortoir dans la banlieue Nord-Ouest de Strasbourg, plus grande que les deux vieux villages dont elle porte le nom. Un troisième Griesheim est dans le pays de Bade, à 4 km au Nord-Ouest d'Offenbourg.

Le nom Guéberschwihr, auquel nous avons ici laissé l'accent aigu mis par le répertoire de 1919, représente une sorte de sommet dans le mélange des langues. Sans avoir fait de recherches étymologiques, on peut supposer que le début du nom est de même nature que le début du nom de Guebwiller, et que l'introduction du u est simplement due au souhait de préserver la prononciation [g] de la consonne initiale ; c'est un élément français tout comme l'accent dont on a orné la voyelle qui suit. La forme wihr du suffixe, de même que la nature de la consonne qui précède, proviennent de la prononciation dialectale du nom (comme dans le cas de Wickerschwihr, ce sch est en fait un s de génitif, qui a évolué dans le dialecte sous l'effet de la consonne qui suit). Comme la nature de la première voyelle (é) et de la consonne qui suit (b) proviennent au contraire de la prononciation allemande (et non de la prononciation dialectale, qui a des réalisations différentes), on a ici une "mixité" linguistique particulièrement complexe.

Guebwiller : On a pu entendre (avril 2007) un journaliste parisien prononcer [gybvileaR]. C'est la rançon des francisations : ce journaliste pensait que la graphie ue devait servir ici comme ailleurs (Bruebach ou Luemschwiller) à noter une voyelle [y]. Il faut tout de même reconnaitre que cette erreur est exceptionnelle.

La hameau La Hardt au Sud-Est de Stürzelbronn peut être considéré comme homonyme de la forêt de la Harth, malgré la graphie différente.

Hegeney est un nom dont la finale invite pour ainsi dire à une prononciation francisée, par comparaison avec des noms comme Orbey ou Briey, mais les noms de famille Hadey ou Haberey courants dans la vallée de Munster sont traditionnellement prononcés avec la diphtongue [ai] qui est indiquée ici en premier choix. Il s'agit bien d'une finale possible dans un nom propre régional de langue allemande.

Dans Heimsbrunn comme dans Steinbrunn (le Bas, le Haut), il y a un élément -brunn qui est l'équivalent du -bronn de Pechelbronn, Niederbronn etc.; la prononciation dialectale des deux finales est la même. La prononciation en [bRun] ("broun") est la meilleure.

Hengwiller : dans le cas de ce village, il serait utile de ne pas oublier totalement le H initial, car il existe un autre village qui s'appelle Engwiller, au Sud de Niederbronn (ne confondez pas non plus avec Hangviller, en Moselle). On pourrait en dire autant de Hatten, qu'il faut éviter de prononcer comme Athènes.

Herrlisheim est le nom, d'une part d'un gros village du Bas-Rhin - 5 km au Sud-Est de Bischwiller -, d'autre part d'une commune un peu plus petite du Haut-Rhin, Herrlisheim-près-Colmar, située à environ 6 km au Sud de Colmar.

Le nom de Hohatzenheim ne comprend en fait que deux h prononcés dans son nom d'origine, le deuxième h de hoh étant la marque de longueur de la voyelle o, comme dans Hohrod ou Hohengoeft.

Hohwarth est un nom qu'on retrouve ici ou là. C'est en particulier le nom d'un lieudit qui se trouve à 4 km à l'Est de Villé, et celui d'un secteur du quartier de la Meinau à Strasbourg.

Hundsbach, Hunspach : C'est probablement le même nom, en fait, sous deux graphies distinctes. Il ne faut pas oublier qu'en dialecte alsacien, le [b] et le [p] ne se distinguent pas. Il reste qu'il faut éviter de confondre les deux localités : Hunspach est un gros village, très connu des touristes, au Sud de Wissembourg, alors que Hundsbach se situe au Sud de Mulhouse.

Husseren : Il y a deux villages qui portent ce nom, dans le Haut-Rhin. L'un, Husseren-Wesserling (en allemand Hüsseren), [(h)ysecaducecaducnvsecaducli>] ou [(h)ysecaducecaducnvsecaducl], est situé dans la vallée de la Thur, environ 10 km en amont de Thann ; l'autre, Husseren-les-Châteaux (en allemand Häusern), se trouve au-dessus d'Eguisheim, 8 km au Sud-Ouest de Colmar.

Hüttenheim et Uttenheim se distinguent par la présence ou l'absence du H initial, qui, dans les noms alsaciens, est toujours à considérer comme "aspiré" (ni liaison ni élision en présence d'un nom commençant par H !) ; ils se distinguent aussi par le fait que Hüttenheim a un ü (toujours prononcé comme dans le nom de la note musicale ut), alors que Uttenheim commence comme dans aout (nom du mois).

Le nom d'Issenheim est connu surtout par le fameux retable d'Issenheim, de Mathias Grünewald, qui se trouve en fait au musée de Colmar ; la forme allemande de ce nom est Isenheim, ce qui autorise une prononciation [izecaducn(h)aim], mais vu la graphie officielle et le fait qu'en dialecte la sonore [z] n'existe pas, nous ne proposons pas ici cette prononciation. Le cas est analogue à celui de Sessenheim / Sesenheim, mais dans ce dernier cas, la prononciation dialectale invite à une réalisation en [e] de la première voyelle.

Jungholtz est écrit Iungholtz par le répertoire de 1919, ce qui renforce la consigne donnée ici de prononcer le J comme un I consonne. Voyez J.

Keskastel est un nom très atypique ; quoique la prononciation alsacienne et allemande comporte un -el avec une voyelle neutre [ecaducl], nous avons cru préférable ici de proposer la prononciation en [l]. Mais on se souviendra que la prononciation originale doit toujours être considérée comme correcte, en particulier si elle ne nuit pas à la compréhension.

Kintzheim, Kientzheim : Ne confondez pas ces deux localités ; dans la prononciation allemande, la différence est que le [i] de Kientzheim est long, celui de Kintzheim bref. En dialecte, Kientzheim a une diphtongue ([kiecaducntsecaduc]), alors que Kintzheim a une voyelle simple ([kentsecaduc]). En français, la différence restera inaudible, parce que le français ne distingue pas les [i] brefs et les [i] longs.

Kirrberg se trouve aux confins de la Moselle, non loin de Fénétrange. Il existe un autre Kirrberg dans la Sarre, un peu au Sud-Est de Homburg.

Kirrwiller non loin de Bouxwiller (67) a un homonyme lorrain orthographié Kirviller, et qui se situe en Moselle tout près de la limite du Bas-Rhin, 8 km à l'Ouest de Sarre-Union.

Krütenau est un nom de lieudit très courant à proximité des agglomérations : autrefois lieu de cultures maraichères, il est souvent intégré à présent dans la partie construite de la localité. Le mot est de forme dialectale ; le radical est Krüt "légume" ou "chou", et la forme de ce mot est Kraut en allemand standard. La prononciation [y] s'impose, puisque [u] n'apparait ni en dialecte ni en allemand standard.

Kruth est proposé par le répertoire de 1919 avec une variante Greith, ce qui indique que la prononciation dialectale (compatible avec les deux formes) est [grit] ; du moment que la forme allemande est Krüth avec tréma, c'est la prononciation avec la voyelle [y] qui s'impose.

Lampertheim est aussi le nom d'une petite ville allemande de Hesse (un peu au Nord de Ludwigshafen).

Petit-Landau tient probablement son nom de l'opposition avec Landau en Palatinat, à une vingtaine de km au Nord-Est de Wissembourg, qui est une petite ville, alors que Petit-Landau est un village de taille plutôt modeste. L'ajout de l'adjectif français invite à franciser la prononciation de ce nom qui est de plus devenu un nom commun dans son acception de "voiture d'enfants". Rien n'interdit cependant de reprendre la prononciation de la petite ville allemande ([landau], sans nasale et avec diphtongue).

Le terme de Landgraben est surtout utilisé pour désigner la limite ancienne entre l'Alsace du Nord et l'Alsace du Sud (autrefois entre l'évêché de Strasbourg et celui de Bâle), qui était marquée par un fossé entouré d'une sorte de no man's land ; mais le terme se retrouve dans d'autres contextes ; c'est ainsi qu'un canal (et une aire d'autoroute) non loin de Gambsheim est également désigné par ce nom. En Allemagne il existe du reste d'autres Landgraben.

Larg est un nom qui apparait trois fois sur la carte du Sundgau : Mooslargue, Oberlarg et Niederlarg. En fait, Mooslargue est le nom officiel d'une nouvelle commune résultant de la fusion (en 1975) des deux villages de Moos et Niederlarg, alors qu'Oberlarg reste une commune à part, et du reste éloignée de 5 à 6 kilomètres. Visiblement la graphie en -gue a été suggérée par l'administration pour donner au nom nouveau de Mooslargue une allure un peu française. Dans la commune de Mooslargue, la partie Moos est nettement la plus grande, et figure sur les cartes sous l'appellation de la nouvelle commune Mooslargue, alors que Niederlarg est mentionné à part un peu plus loin.

Lautenbach : c'est aussi le nom d'une localité du pays de Bade, à la latitude de Strasbourg, dans la vallée de la Rench, un peu en amont d'Oberkirch.

Lauterbourg : La prononciation la plus fréquente de ce nom est [lotbu] ; si je propose tout de même la prononciation diphtonguée de au, c'est pour éviter les associations d'idées fâcheuses que comporte pour le germanophone une prononciation du type Lotterburg.

Lauw est un cas fort curieux. La prononciation française pratiquée sur place est plutôt [lov], qui est cependant critiquable, comme on va voir. Le nom dialectal du village est une forme du mot allemand Aue (celui qu'on retrouve à la fin de Robertsau, Elsau, Schoenau, Rhinau etc.), qui signifie "prairie au bord de l'eau". La notice historique que le secrétariat de mairie a aimablement portée à ma connaissance ne mentionne pas l'origine de la consonne initiale L, mais il est vraisemblable qu'elle provient de l'époque de la Révolution française : comme les désignations allemandes étaient du type "auf der Aue" ou "an der Aue", l'administration française a pu mettre l'article (français !) devant le nom. Quant à la finale -w, c'est un archaïsme graphique : dans les vieux textes allemands, une finale au, ou bien un au suivi d'une voyelle étaient souvent écrits auw. Il n'y a pas normalement à prononcer cette consonne (pas plus que le w final de noms allemands comme Güstrow). Il est vrai que si l'on craint de ne pas être compris en ne la prononçant pas, on peut trouver préférable de la garder (pour les dialectophones de la région, ce problème ne devrait cependant pas exister).

Lembach ne doit pas être confondu avec Leimbach, ni avec deux localités du département de la Moselle : d'une part le petit village de Lambach, situé à 5 km de Bitche (Ouest-Sud-Ouest), d'autre part, et surtout, Lemberg, situé à 6 km au Sud-Sud-Ouest de Bitche.

Leymen a un homonyme qui s'écrit Leimen en Rhénanie-Palatinat, à 15 km au Nord-Est de Pirmasens.

Liepvre : Le répertoire de 1919 porte ici cette graphie, alors qu'on rencontre aujourd'hui, en général, une graphie Lièpvre, avec un accent grave. C'est la graphie sans accent qui est normale selon les principes graphiques du français ; la lettre p est purement étymologique et ne correspond à rien dans la prononciation, mais elle doit en principe empêcher l'apparition de l'accent, comme les gens qui s'appellent Lefèvre peuvent aussi s'écrire Lefebvre, avec un b en plus, mais sans accent.

Maisonsgoutte est encore une belle curiosité qu'on peut trouver dans le répertoire de 1919. La forme Maisonsgoutte est le nom français original du lieu, qui avait été francophone autrefois, et est devenu dialectophone lors du repeuplement qui eut lieu après la guerre de Trente ans ; mais le répertoire de 1919 donne le nom Meissengott, qui aurait été "germanisé" en Meisengott. En fait c'est le nom du Second Empire qui était une forme germanisée ancienne (17e siècle), et on est dans ce cas revenu tardivement à la forme française d'origine.

Masevaux a été longtemps écrit Massevaux ; la prononciation n'est pas forcément très différente si l'on tient compte du fait que, le "e muet" étant effectivement muet, même la consonne [s] écrite ss pouvait avoir tendance à se prononcer [z] au contact de la consonne sonore [v] qui suit.

Metzeral se rencontre quelquefois écrit Metzéral, ce qui est bizarre, car la voyelle e du groupe er de ce nom est une voyelle neutre en alsacien (et en allemand), et il serait un peu puéril de vouloir mettre à toute force une voyelle avec accent parce que "cela fait français".

Michelbach : Nom de trois communes du Sud du Haut-Rhin. Une des trois, Michelbach tout court, se trouve à 4 km au Sud de Thann ; les deux autres sont dans la région de Bâle : Michelbach-le-Haut est à 10 km à l'Ouest de Bâle (plein Ouest), alors que Michelbach-le-Bas est à peu près à la même distance, mais 4 km plus au Nord. (La confusion entre ces villages est d'autant plus facile que si l'on cherche "Michelbach" tout court sur le Minitel, seul le premier est indiqué, ce qui est trompeur, car si vous cherchez "Sainte Croix", le Minitel vous propose tous les villages dont le nom commence par "Sainte-Croix-...".)

Pour Mollau, j'ai préféré mettre en premier la prononciation diphtonguée de au, à cause de la collision avec (y aller) mollo. Mais il est courant que les personnes habituées à un nom propre présentant une telle homophonie cessent d'y être sensibles.

Monswiller : la prononciation conforme aux principes énoncés ici (voir en particulier on) est bonne, et je la préfère ; mais la prononciation plus francisée, avec voyelle nasale, se rencontre assez couramment.

Montreux est un cas assez singulier : il existe Montreux-Vieux, Montreux-Jeune et Montreux-Château. Les trois localités sont en secteur francophone, mais les deux premières ont été annexées par l'empire allemand en 1871, pas la troisième, qui, de ce fait, est maintenant dans le Territoire de Belfort. C'est la raison pour laquelle deux seulement des trois, celles qui sont haut-rhinoises, figurent sur la présente liste.

Morschwiller : Se méfier ici. Bien entendu, il faut distinguer les Morschwiller des deux Morschwihr, à savoir Obermorschwihr et Niedermorschwihr. Mais il a existé aussi Obermorschwiller et Niedermorschwiller (ce dernier rebaptisé depuis), plus un Morschwiller tout court. Voici l'état actuel de la question : Morschwiller tout court se trouve 12 km à l'Ouest de Haguenau (au Sud de Pfaffenhoffen) ; Morschwiller-le-Bas (l'ancien Niedermorschwiller) est dans la banlieue Sud-Ouest de Mulhouse ; enfin Obermorschwiller se trouve à 6 km au Nord-Est d'Altkirch.

Muespach, dans le Sundgau, est une commune issue de la fusion, en 1972, entre les deux villages de Mittelmuespach et Niedermuespach - le village voisin d'Obermuespach (à présent Muespach-le Haut) reste une commune à part.

Mühlbach est un nom qui, par la force des choses, se rencontre assez couramment même ailleurs qu'en Alsace (le nom signifie "rivière du moulin"). En Alsace, on trouve un village de ce nom dans chacun des deux départements : le Mühlbach bas-rhinois se situe à 9 km au Nord-Est de Schirmeck, dans la vallée de la Bruche, et s'appelle logiquement Muhlbach-sur-Bruche ; celui du Haut-Rhin, un peu plus grand, est dans la vallée de Munster, 5 km au Sud-Ouest de Munster.

Mulhausen est la forme officielle actuelle d'un village situé non loin d'Ingwiller ; la forme traditionnelle était Mühlhausen. Nous remettons ici le tréma pour indiquer la prononciation normale du nom. Sous cette forme (Mülhausen), le nom du village se confond avec la forme écrite allemande du nom de Mulhouse, mais voyez la note R11.

Münchhausen / Munchhouse : Nous avons affaire, avec Munchhouse et Munchhausen, à un cas tout à fait inhabituel : celui de deux villages homonymes qui se sont distingués par ceci que l'un a francisé son suffixe et non l'autre. Cette francisation aboutit du reste à un nom "mixte", puisque le segment Munch- ne sera jamais prononcé [m], mais toujours [mync]. Les francisations sont globalement plus nombreuses en proportion dans le Haut-Rhin que dans le Bas-Rhin.

Pour Munster, voyez la note R2. Il existe un autre Munster, beaucoup plus petit, dans le département de la Moselle, 14 km à l'Ouest-Sud-Ouest de Sarre-Union. On n'oublie pas, évidemment, Münster en Westphalie, où fut signé le traité de 1648.

Müttersholtz se dit [miecaducdecaducrschults] en alsacien ; ce cas est de nature à provoquer des contradictions ; c'est pourquoi je précise les deux points suivants : (a) C'est bien la forme en ü qui est correcte, comme l'atteste la prononciation alsacienne en [iecaduc] dans la première syllabe, et comme on peut le trouver sur des cartes anciennes. Précision nécessaire depuis que bien des personnes, y compris sur place, prononcent [mu-] (ce qui montre bien que la disparition des trémas a été une mauvaise chose). (b) La prononciation alsacienne, ici comme dans bien d'autres cas, a une consonne [sch] là où l'on écrit sh. Mais, au risque de lasser, je répète une fois encore que ce n'est pas de la prononciation alsacienne qu'il faut partir ; c'est de la prononciation allemande (als./allemand).

Mutzig : on verra dans le principe A1 que la prononciation en [y] est admissible. Mais ce n'est pas une raison pour la considérer comme seule correcte. La prononciation proposée ici est plus normale. Lorsque le brasseur local avait eu la fantaisie publicitaire d'écrire le nom de sa bière Mützig, c'était un argument publicitaire : le nom faisait plus allemand ainsi (comme lorsque, bien avant, la Brasserie du Tigre a multiplié ses ventes en donnant à son produit le nom de Kronenbourg avec K).

Neuwiller : Mettons à part Neuviller-la-Roche, au Sud de Schirmeck, qui se distingue graphiquement des deux autres (c'est le seul cas d'un -viller avec v en Alsace ; tous les autres s'écrivent avec un w, alors que les -viller lorrains sont tous écrits en v). On trouve par ailleurs Neuwiller tout court au Sud-Ouest de Bâle (à 5 km, sur la frontière), d'autre part Neuwiller-lès-Saverne, 10 km au Nord de Saverne.

Nonnenbruch : Sur certaines cartes routières, ce site est erronément écrit Nonnenbruck.

Oberdorf est le nom de deux villages d'Alsace : l'un est dans le Haut-Rhin, 9 km au Sud-Est d'Altkirch ; l'autre, Oberdorf-Spachbach, est à 2 km au Sud de Woerth, et est issu de la fusion de deux villages, Oberdorf et Spachbach (un peu plus à l'Est). - Il existe aussi un Oberdorff en Lorraine, 5 km au Sud-Est de Bouzonville.

Oberhoffen : Il y a deux Oberhoffen dans le Bas-Rhin ; l'un se trouve à 3 km de Wissembourg, vers le Sud-Ouest. L'autre, Oberhoffen-sur Moder, est à 2 km au Nord de Bischwiller et est connu pour son camp militaire.

Obermodern fusionna le 1.1.1974 avec Zutzendorf et la commune résultante prit le nom de Modern. Puis, le 16.4.1983, elle reprit le nom plus explicite d'Obermodern-Zutzendorf, qui évite d'"oublier" Niedermodern.

Orschwihr s'est écrit Orschwir jusqu'au 4.5.1956. Orschwihr, Rorschwihr et Orschwiller : Ne pas confondre ces trois localités. Rorschwihr, Orschwiller et Rodern sont en plus fort proches les uns des autres.

Ottersthal, Otterswiller : Le radical Otter- signifie "serpent" (couleuvre ou vipère), et les suffixes familiers thal "vallée" et weiler/willer "hameau" ne posent pas de problème. La consonne s intercalée est une marque de génitif ("vallée du serpent", "hameau du serpent") ; cette analyse de ces noms est du reste sans doute une étymologie populaire (ne correspond pas à leur origine effective). En tout cas, on comprend que le groupe st doit ici être prononcé [st] et non [t].

Quatzenheim, le seul nom alsacien qui commence par Qu, est ici transcrit selon la norme allemande ; ce n'est pas que la prononciation en [kw] soit fautive, mais elle ne correspond pas plus à la prononciation alsacienne que celle que nous proposons, puisque le nom alsacien du village est [tsvtsecaducnecaduc], où l'on trouve en fait le [v] de notre transcription.

Ranspach : Trois communes portent ce nom dans le Sud du Haut-Rhin. L'une s'appelle Ranspach tout court et se situe dans la vallée de la Thur, 2 km en amont de Saint-Amarin. Les deux autres sont à 10 km à l'Ouest de Bâle (un peu vers le Nord) et s'appellent Ranspach-le-Haut et Ranspach-le-Bas.

Reichshoffen est surtout connu de l'ensemble des Français par la fameuse "charge des cuirassiers de Reichshoffen", et le public francophone a pris l'habitude de prononcer à cette occasion quelque chose comme "réchauffêne". S'il s'agit de la vraie localité d'Alsace du Nord, on pourra se donner un peu plus de mal ; certes, pour de purs francophones, le groupe consonantique [csh] sera presque imprononçable, mais un groupe [s] devrait être possible. En sacrifiant le [h] et en simplifiant la prononciation du ch on obtient [aisfn]. C'est le moins qu'on puisse attendre...

Reichstett est aussi un nom qui pose des problèmes aux purs francophones. Ceux qui ne savent pas prononcer le "ich-Laut" de l'allemand (voyez ch) auront deux sons [] juxtaposés, ce qui n'est pas très facile à rendre audible. Une solution à laquelle recourent certaines personnes est de prononcer le suffixe -stett avec [st] ou lieu de [t]. On peut s'en contenter à la rigueur, mais c'est une solution de désespoir (ou de facilité). Malheureusement il n'y en a guère d'autre pour les personnes qui sont réellement incapables de prononcer [c].

Rhinau : le nom allemand de Rhinau est Rheinau, bien sûr. Il existe aussi un Rheinau sur la rive droite du Rhin, mais bien plus au Nord, à 8 km à l'Est de la Wantzenau.

Rimbach : Les trois communes suivantes se trouvent dans le Haut-Rhin : Rimbach-près-Masevaux est à 7 km au Nord-Ouest de Masevaux ; l'autre Rimbach se trouve à 5 km à l'Ouest de Guebwiller ; juste à côté se trouve Rimbachzell.

Robertsau, Klebsau, Kibitzenau, Elsau etc. : Dans les noms de localités ou de quartiers terminés en -au, ce segment est à l'origine un mot signifiant "prairie au bord de l'eau" ; dans le langage poétique, ce mot joue en allemand un rôle comparable à celui que joue en français le mot bocage. Dans la prononciation allemande authentique, il y aurait lieu de marquer l'«attaque vocalique» devant la diphtongue au (du reste, au lieu de Robertsau, ce serait en allemand Ruprechtsau). Mais on ne s'embarrassera pas de telles subtilités dans un contexte français.
Dans le mot Sundgau, ce n'est pas ce mot au qu'on trouve, mais le mot gau, qui signifie "région" ; le segment sund- signifie "sud", et le Sundgau est donc la "région du Sud" ; on a de même Sundhoffen à côté de Westhoffen et d'Osthoffen, et Sundhouse à côté de Nordhouse, d'Osthouse et de Westhouse.

Rodern, Roderen, Oderen. Ne pas confondre les trois communes suivantes : a) Oderen, situé six km en amont de Saint-Amarin ; b) Roderen, pas très loin de là, 3 km au Sud de Thann ; c) enfin Rodern, qui se trouve à 8 km au Sud-Ouest de Sélestat, dans le vignoble. En réalité, Roderen et Rodern ont été de parfaits homonymes, et ont été l'un et l'autre appelés Roderen sous le Second Empire, Rodern à l'époque allemande. Seul le choix de l'une des deux communes, et non de l'autre, de revenir en 1919 à la forme ancienne de son nom a créé une petite différence à l'écrit (la prononciation dialectale est identique).
Bien entendu, il faut aussi éviter de confondre ces trois communes avec celles d'Oberroedern et de Niederroedern, qui se situent entre Seltz et Soultz-sous-Forêts.

Rosenwiller est le nom de deux villages (absents tous deux du répertoire de 1919), et dont l'un seulement constitue une commune : c'est le Rosenwiller qui est situé à 3 km à l'Ouest de Rosheim (6 km au Nord-Ouest d'Obernai). L'autre Rosenwiller fait partie de la commune de Dettwiller, dont il est éloigné (vers le Nord-Ouest) de 2 km.

Rumersheim est le nom d'une commune dans chacun des deux départements alsaciens : dans le Haut-Rhin, Rumersheim-le-Haut se trouve 18 km au Nord-Est de Mulhouse, près de la route du Rhin ; dans le Bas-Rhin, Rumersheim (tout court) est à 4 km Nord-Nord-Est de Truchtersheim, et est l'un des quatre villages regroupés dans la commune de Berstett.

Saint-Bernard est une nouvelle commune issue de la fusion, de 1972, entre les deux communes de Brinighofen et d'Enschingen, qui se trouvent à environ 5 km au Nord-Ouest d'Altkirch. - Il existe un autre Saint-Bernard en Lorraine, petit village à 12 km au Sud-Ouest de Bouzonville.

Saint-Blaise n'est pas seulement le nom de Saint-Blaise-la-Roche, mais aussi d'une partie de Sainte-Croix-aux-Mines, au Sud-Ouest.

Saint-Louis près de Bâle est couramment désigné par son nom français en contexte alsacien. - Il existe un Saint-Louis dans le département de la Moselle, connu pour sa cristallerie (dont le siège social est à Paris...) ; il est situé à 9 km au Sud-Sud-Ouest de Bitche, à une vingtaine de km Est-Nord-Est de Sarre-Union. Enfin un troisième Saint-Louis, également dans la Moselle, se trouve à 8 km au Sud-Ouest de Phalsbourg.

En dehors de Saint-Pierre près de Barr et de Saint-Pierre-Bois dans le val de Villé, il y a aussi Saint-Pierre-sur-l'Hate, lieu d'une église historique au Sud-Ouest de Sainte-Marie-aux-Mines.

Sausheim est assez souvent prononcé [sosaim] ; si je préfère proposer plutôt la prononciation diphtonguée, c'est pour éviter cet élément "Sauce" dont on se passera bien.

Schaffhouse est le nom de deux communes du Bas-Rhin : Schaffhouse-sur-Zorn se trouve à 3 km de Hochfelden, au Sud ; Schaffhouse-près-Seltz est à 2 km au Nord de Seltz. Bien entendu, le plus grand des Schaffhausen est celui qui se trouve sur le lac de Constance (rive droite du Rhin), chef-lieu de canton (suisse !), dont l'agglomération compte une soixantaine de milliers d'habitants. Celui-là aussi est souvent appelé Schaffhouse en français.

Scheibenhard est une commune double, puisque répartie de part et d'autre de la frontière allemande. La commune allemande s'écrit Scheibenhardt.

Schweighouse est le nom de deux communes alsaciennes. Le plus grand des deux est Schweighouse-sur-Moder, 3 km à l'Ouest de Haguenau. L'autre est appelé Schweighouse-Thann et se trouve à 6 km au Sud de Cernay. Un lieudit Schweighouse existe par ailleurs un peu à l'Est de Lautenbach. - Il existe aussi un Schweighausen dans la Forêt-Noire, 25 km Est-Nord-Est de Fribourg-en-Brisgau.

Schwenheim s'appelait autrefois Schweinheim, mais il convient d'adapter maintenant la prononciation à la nouvelle forme que la commune a choisi de donner à son nom.

Sessenheim est très connu des Allemands et de toutes les personnes de culture allemande en raison de l'amour de jeunesse de Goethe pour Frédérique Brion, fille du pasteur du lieu. En allemand, le nom du village est écrit Sesenheim, d'où la possibilité offerte de prononcer un [e] fermé à la première syllabe. Il ne semble pas qu'en contexte français la prononciation carrément à l'allemande, [zezecaducnhaim], soit usitée.

Seebach résulte de la fusion, en 1975, des deux villages d'Oberseebach et Niederseebach en une seule commune. Oberseebach étant la partie la plus grande de cette commune, et nettement séparée géographiquement de Niederseebach, tend à s'appeler Seebach tout court (c'est sous ce nom qu'il figure sur les cartes Michelin). Cas comparable, de ce point de vue, à celui de Mooslargue dans le Haut-Rhin.

Soultz (Sulz) est un nom, ou un segment de nom, fort courant dans toutes les régions germanophones. Il exprime la notion de "sel" ou d'"eau salée". En Alsace, on trouve Soultz tout court, ou Soultz-Haut-Rhin, qui se trouve à côté de Guebwiller, au Sud, chef-lieu de canton, ensuite Soultz-sous-Forêts, à 15 km au Nord-Nord-Est de Haguenau, également chef-lieu de canton, enfin Soultz-les-Bains, 4 km au Nord de Molsheim (qui s'appelle Sulzbad en allemand). - La commune de Soultz-sous-Forêts inclut depuis le 1.7.1982 le village de Hohwiller.
A côté des Soultz, on a aussi Soultzbach et Soultzmatt, qui sont ici traités à part. Par bonheur les cinq communes ont toutes les cinq francisé la graphie de la première syllabe, ce qui évite leur dispersion dans l'ordre alphabétique.

Stundwiller avait fusionné le 1er juillet 1974 avec Aschbach et Oberroedern, mais la fusion a été annulée pour Aschbach le 1er janvier 1988 et pour Oberroedern le 1er janvier 1989.

Tagsdorf : Pour la transcription, je devrais en fait écrire [taksdf] ; j'ai adopté ici cette écriture un peu inadéquate pour inciter les lecteurs à ne pas trop abréger la voyelle [a] (habitudes de lecture acquises par ailleurs).

Trüttenhausen : C'est une chose que je ne signale pas chaque fois, mais qui mérite réflexion : La forme dialectale du nom montre à l'évidence que ce lieudit s'appelle Trüttenhausen et non "Trouten-", mais l'effacement arbitraire des trémas conduit à ne plus savoir quels sont les noms qui en étaient pourvus et lesquels non. D'où non seulement les prononciations faussement francisées (Sundgau), mais aussi, même chez de bons dialectophones, des hypercorrections consistant à prononcer [u] ("ou") là où le tréma ancien montre que c'est [y] (comme dans utile) qui s'impose, comme dans les noms de Günsbach, de Müttersholtz, de Stützheim etc.

Valdieu et Lutran figurent chacun à part sur notre liste, mais les deux villages ont été réunis en une seule commune, qui porte le nom de Valdieu-Lutran. De toute façon aucun des deux noms ne pose de problème de prononciation.

Le Ventron se situe sur la limite du Haut-Rhin et du département des Vosges. Le nom est aussi celui d'un village vosgien, francophone. Il est clair qu'on peut prononcer ce nom totalement "à la française". Mais renseignement pris sur place, la prononciation [vEntRon nasal] est bien en usage sur place, et les journalistes qui l'ont reproduite n'ont pas à en être blâmés. Le nom allemand du col est Winterungsattel.

Wahlbach est présenté par le répertoire de 1919 sous la forme "française" Walbach, qui aurait été "germanisée" en Wahlbach. Mais c'est bien cette dernière forme qui est aujourd'hui usitée, ce qui évite la confusion (sous la forme écrite) avec Walbach dans la vallée de Munster.

Waldersbach, Wildersbach : Ne confondez pas ces deux villages, qui sont fort proches l'un de l'autre (3 km à vol d'oiseau). Waldersbach est connu pour avoir été le lieu d'activité de Jean-Frédéric Oberlin au XVIIIe siècle. Wildersbach est un peu plus au Nord.

Waldhambach a un homonyme dans le Palatinat, à une dizaine de kilomètres au Sud-Ouest de Landau (15 km au Nord de Wissembourg).

Waltenheim est le nom de deux villages, un dans chacun des départements d'Alsace : le Waltenheim bas-rhinois se nomme précisément Waltenheim-sur-Zorn et se situe 5 km à l'Est de Hochfelden, juste au Sud de Schwindratzheim. Le Waltenheim (tout court) du Haut-Rhin se trouve à 2 ou 3 kilomètres à l'Ouest de Sierentz.

Weiler près de Wissembourg bénéficie de l'adoption par Villé de son nom français. En allemand, en effet, Villé s'appelle aussi Weiler (comme on s'en rend compte par la désignation alsacienne de Willer-Tal pour le "val de Villé"). Cf. ci-après la note sur Willer.

Wesserling est assez souvent prononcé avec la nasale [-], et cette prononciation n'a rien de choquant ; mais la prononciation en [-i] a ma préférence personnelle.

Westhouse ne figure curieusement qu'une seule fois (sous sa forme allemande Westhausen) dans le répertoire de 1919, alors qu'il y a deux homonymes, l'un et l'autre situés dans le Bas-Rhin : le premier, Westhouse tout court, est à 3 km au Nord de Benfeld, alors que l'autre, Westhouse-Marmoutier, se trouve à 5 km à l'Est de Marmoutier.

Weyer n'est plus concurrencé par l'homonymie de Wihr-en-Plaine, appelé Weier-auf'm Land en allemand (et qui d'ailleurs a fusionné avec Horbourg pour constituer la nouvelle commune de Horbourg-Wihr), ni par celle de Wihr-au-Val, appelé Weier-im-Tal en allemand. La forme écrite était de toute façon différente (Weyer vs. Weier).

Willer, en allemand Weiler, est un radical qui signifie "hameau" et qu'on retrouve un grand nombre de fois en composition (Ingwiller, Weiterswiller, Buethwiller, Wolschwiller etc.). A l'état isolé, il sert de nom à deux localités haut-rhinoises : d'une part Willer tout court, situé à 8 km au Sud-Est d'Altkirch, d'autre part Willer-sur-Thur, à 8 km au Nord-Ouest de Thann. - Il existe aussi un Willer, aujourd'hui écrit Viller, en Moselle, 7 km au Sud-Est de Faulquemont.

Deux Wingen existent dans le Bas-Rhin : l'un est Wingen-sur-Moder, à 8 km au Nord-Nord-Est de La Petite-Pierre ; l'autre s'appelle Wingen tout court (accompagné de Petit-Wingen) et se trouve à une dizaine de km à l'Ouest (un peu vers le Sud) de Wissembourg. Ne pas confondre avec Wangen.

Wintzenheim est d'une part le nom d'une grosse commune à la périphérie de Colmar (au Sud-Ouest), d'autre part celui d'un petit village appelé Wintzenheim-Kochersberg à 5 km au Nord-Est de Wasselonne.

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