Principes généraux

Idée directrice de la présente liste
Navigation
Etendue de la présente liste
Localisations
Renvois hypertexte
Prononciation (principe général)
Prononciation : alphabet phonétique
On se propose ici d'indiquer comment on peut prononcer dans le contexte d'une phrase française les noms de lieux d'Alsace.
Lorsqu'on utilise, dans un texte d'une langue, un nom propre qui relève linguistiquement d'une autre langue, on est amené à négocier un compromis entre les impératifs du système phonétique de la langue d'origine du nom - la langue "source" - et celui de la langue du contexte - la langue "cible". Pour vous faire une idée de la façon dont ce compromis a été envisagé dans le présent document, vous pouvez trouver ci-contre les thèmes des principaux points litigieux.
Tous ces développements sont accessibles à partir des transcriptions des noms particuliers, mais ils s'afficheront alors au bas de l'écran.
Formes dialectales ou allemandes
Noms français vs. noms allemands
Noms de famille
Noms lorrains, suisses, allemands...
Prononciation de certaines lettres
Groupes de lettres
Segments fréquents (suffixes)

Si vous vous intéressez aux langues en général, vous trouverez surement des sites stimulants sur cette grande plateforme qu'est Lexilogos.

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La question abordée ici est celle que pose de toute façon la prononciation, dans un texte d'une langue donnée, de noms propres relevant linguistiquement d'un autre système ; cette question se pose pour les journalistes allemands prononçant des noms de personnalités françaises, russes, américaines, chinoises etc. ; elle se pose, concrètement, à l'Américain prononçant les noms des immigrés de toutes origines, et plus particulièrement le sien, s'il s'appelle Muratori, Schulze, Hernandez ou Stravinsky. A partir de ce qui vient d'être dit, on l'aura deviné : il ne sera question ici que des problèmes de prononciation que peuvent poser à un francophone des noms de lieux alsaciens de forme non française, en l'occurrence de forme allemande. Pour des noms tels que Châtenois, Marmoutier, Saverne, Masevaux, Lapoutroie - que les localités soient traditionnellement dialectophones ou romanes n'importe pas - il ne se pose pour le francophone aucun problème particulier, et il n'y aura pas lieu de commenter ici la prononciation de ces noms - qui sera cependant fournie. Les règles qui seront données doivent toujours être comprises avec cette restriction, qui est du reste évidente.
Lorsqu'il s'agit d'un nom de famille, plus particulièrement lorsqu'il s'agit, pour une personne, de prononcer son propre nom, trop de paramètres affectifs entrent en jeu pour qu'il soit possible de décider de façon générale de la prononciation qu'"il faut" adopter. Les immigrants des Etats-Unis ont souvent eu le but de s'intégrer le plus possible à leur nouvelle patrie, et ont anglicisé au maximum la prononciation de leur nom, lorsqu'ils n'ont pas carrément adopté un nom nouveau.
Bien des Alsaciens, traumatisés par trois quarts de siècle de guerres franco-allemandes, ont voulu eux aussi, souvent, faire oublier l'origine germanique de leur nom. Mais quand on s'appelle Schlagdenhaufen ou Hausmüller (ce ne sont que des exemples, on pourrait en produire mille autres), difficile de faire illusion . Lorsque le nom se prête davantage à une prononciation francisée, bien des personnes s'y laissent aller (pas d'exemples ici, pour ne pas avoir l'air de régler des comptes personnels).
Dans le cas de toponymes (noms de lieux), la question peut être abordée plus sereinement. Le grand principe à poser au départ ici est qu'il faut se garder de tout extrémisme, dans un sens comme dans l'autre. Il faut constamment garder présentes à l'esprit les deux idées suivantes :

Si l'on garde un équilibre raisonnable entre ces deux idées, on sera à peu près sûr de ne pas adopter une prononciation incompréhensible ou ridicule. A ce propos, il faut tout de même se pénétrer de l'idée que le ridicule est chose très relative en ce domaine ; lorsque Warnant propose pour Gerstheim la prononciation [zheaRsteam], alors que nous prônerons ici la prononciation [geRst(h)aim], les plus anciens parmi les Alsaciens se rendront facilement compte que si la prononciation proposée par Warnant nous parait aujourd'hui ridicule, celle que nous proposons ici aurait paru ridicule ou choquante à bien des Alsaciens dans les années 1950.
On assiste actuellement à une tendance nette des médias français à mieux respecter que par le passé les origines étrangères des noms propres. L'effet n'est pas forcément heureux, lorsque, par exemple, un journaliste croit bien faire en prononçant Hampshire ou Lancashire en [-schaiecaduc]. Chacun peut avoir fait des erreurs de ce genre.
De façon plus positive, en ce qui concerne les noms d'Alsace, ce meilleur respect des origines se traduit, par exemple, par le fait que les noms en -heim sont maintenant prononcés par presque tout le monde en [aim] et non plus en [eam] , surtout dans les médias régionaux, qui ont sur ce plan une bonne longueur d'avance sur Paris. J'avoue que je suis sensible à la bonne volonté avec laquelle des journalistes non dialectophones prononcent le nom d'un M. Streckdenfinger ou essayent de dire Enfin, redde mer nim devun.

Géométrie variable...

On pourra trouver singulier, choquant, débile (comme on voudra) que des noms comportant le même élément de formation (willer, hoffen, bach etc.) ne soient pas systématiquement traités toujours exactement de la même manière, et qu'on donne même à l'occasion la consigne d'adopter des prononciations différenciées. Mais c'est un fait que la prononciation est souvent hésitante, et qu'une liberté de manoeuvre doit forcément être laissée au locuteur. Je sais bien que cela ne fera pas les affaires des fanatiques des deux bords (Vous savez bien : d'un côté "C'est de l'allemand, il faut le prononcer comme en allemand  !", et de l'autre : "Enfin quoi, on est en France ici, non ? Ces noms sont français !"). Mais cela aidera l'Alsacien moyen à se décomplexer, et à prononcer de la façon qu'il juge correcte sans se demander à tout moment : "Qu'est-ce qu'ils vont penser de moi ?"

Etendue de cette liste

La liste proposée se limite aux toponymes alsaciens (cf. le paragraphe sur les noms lorrains, allemands etc.).
Ceci posé, j'ai essayé de donner ici la liste complète des communes, et en ce qui concerne les villes, les principaux quartiers (sans que je sois assuré d'être complet sur ce dernier point). J'ai ajouté à cela les noms de quelques rivières, régions d'Alsace (telles que Kochersberg, Harth, Ried), sommets ou cols des Vosges (Schlucht, Hohneck etc.), mais sans que cette liste puisse satisfaire ceux qui connaissent à fond la région. Il était hors de question de citer tous les noms de lieudits . Rien que pour mon village d'origine, j'aurais dû citer Rankerlen, Weihermatt, Kuhwinkel, Seelacker, Zinken, Saubach et des dizaines d'autres. Même si certains noms, tels que Krütenau, reviennent un peu partout, c'était beaucoup trop long et trop difficile à établir, et finalement de peu d'utilité pratique. Ceci dit, je recevrai avec plaisir les corrections et compléments d'informations qui me seront communiqués. On voudra bien les adresser à elsasser@free.fr.
De telles corrections seront d'autant plus nécessaires que j'ai pu constater des lacunes et des erreurs dans le répertoire de 1919, qui m'a servi de base de départ. J'ai corrigé celles de ces erreurs que j'ai constatées, mais il en reste certainement. A cela on peut ajouter que des erreurs que j'ai vues ont peut-être été oubliées lors des corrections. Par exemple, les noms de communes telles que Grassendorf, Sondersdorf, Ligsdorf etc. comportent le plus souvent dans ce répertoire la finale -dorff avec deux f, qui ne s'est jamais maintenue dans les noms actuels d'Alsace. Il a pu arriver qu'on ait oublié de corriger l'un ou l'autre des noms sur des points tels que celui-ci.

Navigation

On suppose que "vous savez cliquer" ... Il s'agit, sauf précision contraire, du clic sur le bouton gauche de la souris (souris de type Microsoft). Si vous cliquez sur une des lettres soulignées au haut de cette page, vous verrez s'afficher immédiatement le début de la tranche alphabétique correspondante. Si vous souhaitez arriver directement sur l'écran où se trouve le nom qui vous intéresse, tapez les premières lettres de son nom dans la ligne d'édition à droite, puis cliquez sur le bouton "Afficher".
Il vous sera de toute façon possible de vous déplacer en utilisant les flèches "PgDn" (ou ) et "PgUp" (ou ), ou en glissant sur la bande de défilement verticale (l'«ascenseur») à droite de la fenêtre d'affichage.

Sur chaque ligne se trouvent en général un ou plusieurs renvois hypertexte sur lesquels vous pourrez cliquer pour obtenir des informations complémentaires :
Si le renvoi se trouve dans la colonne "Localisation", il vous conduira à des indications sur la commune ou le lieudit ; s'il se trouve dans la colonne "Prononciation", il concernera un point de prononciation.


Renvois hypertexte. On supposera que l'utilisateur est familiarisé avec ce mode de navigation. Il consiste à cliquer sur un mot ou une expression marqués par une couleur particulière et (en général) le soulignement pour visualiser un autre fichier ou un autre endroit du fichier courant. C'est cette procédure qu'illustre l'indication donnée ci-dessus sur la manière d'arriver à un toponyme particulier.
Les renvois qui se trouvent sur une des lignes consacrées aux noms de lieux provoquent en général l'affichage du développement demandé dans une fenêtre située au bas de l'écran, et qu'on peut, si nécessaire, agrandir en se positionnant avec le pointeur de la souris sur la ligne verte qui la sépare du milieu de l'écran, et en déplaçant cette ligne vers le haut, sans lâcher le bouton gauche de la souris.
En haut et en bas de chaque fichier se trouve un renvoi hypertexte qui permet de provoquer l'affichage, dans la fenêtre centrale, de ce qui s'y trouvait au moment de la connexion.

Localisations

Les localisations se font en général par rapport à une (autre) localité plus grande ou plus connue. Si vous ne savez pas où se trouve cette dernière, reportez-vous à la ligne qui la concerne ; les villes de Strasbourg, Mulhouse et Colmar sont les seules à ne pas être situées par rapport à autre chose ; on suppose que tout le monde les connait.

Chaque nom ne figure qu'une seule fois sur la liste, même lorsqu'il y a deux ou même trois localités alsaciennes qui le portent. On a dans ce cas indiqué la localisation dans une liste spéciale à laquelle il est renvoyé par la mention hypertexte "Homonymes". Les homonymes qui existent ailleurs qu'en Alsace (en Lorraine ou en Allemagne surtout) ne seront pas indiqués exhaustivement.

Les regroupements (et parfois dégroupements) de communes sont mentionnés, sans qu'on puisse garantir que ces indications soient complètes. Pour ces indications, c'est le site http://pascal91000.free.fr/index-1.htm à l'enseigne de"La généalogie du Dunquerkois" qui a servi de source. Dans certains cas particuliers, la connaissance personnelle de la situation ou des contacts directs avec les localités concernées ont complété cette information.

Les distances indiquées sont très approximatives, et en général à comprendre "à vol d'oiseau" ; elles ne disent rien ni sur l'itinéraire le plus astucieux pour arriver à l'endroit en question par la route, ni sur le rattachement administratif (canton, arrondissement) de la localité. Elles doivent simplement servir à trouver le nom de la localité sur une carte détaillée (par exemple carte routière) de la région.

Prononciation

Nous ne prétendons pas régenter ce point, mais simplement proposer une prononciation qui nous parait raisonnable, et qui ne satisfera pas les extrémistes d'un bord ou de l'autre.

Les prononciations proposées, données en Alphabet Phonétique international, sont souvent assez proches de la prononciation allemande ; on s'en explique dans des notes nombreuses. Disons, pour faire bref : les francophones ne trouveraient pas très raisonnable qu'un Allemand prononce Montjoie ou Lafontaine en appliquant toutes les règles qui s'appliquent généralement à la prononciation des mots allemands (disons : Montjoie comme "monn-tyoïé") ; il n'est pas plus raisonnable de prétendre appliquer les règles du français à des noms tels que Zellenberg ou Gerstheim.
Des précisions vous sont fournies dans un document à part de Notes générales.

Le lecteur de bonne foi verra qu'on a cherché un équilibre convenable entre la fidélité à la forme originale des noms et la nécessité de s'adapter au contexte dans lequel ils sont employés.

Cette adaptation n'est ni un reniement ni un scrupule ridicule. Lorsque les journalistes de l'audio-visuel allemand prononcent des noms français ou anglais, leur prononciation n'est pas - ne doit pas forcément être - strictement identique à la prononciation française ou anglaise ; elle doit être telle qu'elle puisse être comprise le plus facilement possible à la fois par les germanophones et par les francophones ou anglophones à l'écoute. Mutatis mutandis, c'est à peu près ce point de vue qu'on a adopté ici : proposer une prononciation qui permette de reconnaitre le nom à la fois lorsqu'on est dialectophone / germanophone et lorsqu'on ne l'est pas.

Alphabet phonétique

Pour noter cette prononciation, on a utilisé ici des symboles de l'Alphabet phonétique international, sans purisme. Cet alphabet est utilisé aussi dans le Petit Robert, et même dans le Petit Larousse, là où il indique la prononciation. Ceux des utilisateurs de la liste qui ne sont pas encore familiarisés avec cet alphabet trouveront les explications nécessaires dans une liste explicative particulière marquée "API".

Le répertoire de 1919
J'ai décidé de désigner par ce nom une liste de noms de communes qui a été mise sur le Web par l'Union des cercles généalogiques lorrains à ce jour sur le site
http://perso.wanadoo.fr/michel.barbier/AlsaLor-accueil.html
mais qui reproduit une liste officielle utilisée par l'administration française à l'issue de la première guerre mondiale. L'état de la toponymie que reflète cette liste date du Second Empire, et elle est donc largement dépassée aujourd'hui ; il est du reste probable que les généalogistes - pour qui ce document a été mis sur le Web - auront plus souvent besoin, dans leurs recherches, de se référer à cette situation ancienne qu'à la situation actuelle. Il reste qu'on ne peut pas prendre cette liste telle quelle et la plaquer sur l'état actuel de l'administration, sous peine de situer, par exemple, Schirmeck dans le département des Vosges et Dannemarie dans l'arrondissement de Belfort.
Indépendamment même du découpage administratif, les noms des communes eux-mêmes ont souvent changé depuis, soit que certains noms, qui avaient encore leur forme allemande d'origine à l'époque, aient été francisés depuis (c'est le cas de Hirsingen devenu Hirsingue), soit que des noms donnés pour "allemands" et différents du nom officiel en 1919 soient devenus officiels depuis lors, comme c'est le cas pour Waldhambach, que le répertoire de 1919 ne connait que sous le nom de Hambach tout court.
Les cas de ce dernier type sont nombreux, et on ne les signalera pas ici en détail. Même un nom français comme Grandfontaine est resté fixé sous la forme que ce répertoire donne comme étant la forme "allemande". A cela il faut ajouter que cette liste contient encore des coquilles qu'il y a lieu de corriger avant d'utiliser les données. Une partie au moins de ces coquilles figurent du reste dans le document administratif d'origine, me dit Michel Barbier, responsable du site.

Ce document commence par une introduction patriotarde qui pouvait paraitre conforme au "politiquement correct" de 1919, mais détonne aujourd'hui. Indépendamment du vocabulaire employé, la présentation qui est faite des formes allemandes et françaises est sciemment mensongère : on présente les choses comme si les noms allemands étaient le fruit d'une "germanisation" imposée par l'administration allemande, et comme si le "vrai" nom était évidemment celui qui avait servi sous l'administration française. Cette idée est juste lorsqu'il s'agit de quelques communes francophones de longue date, comme Lapoutroie ou Montreux-Vieux ; elle est parfaitement ridicule dans la grande majorité des cas, par exemple lorsqu'on met face à face les noms "français" Schlestadt ou Sélestat et le nom "germanisé" Schlettstadt : le nom d'origine est évidemment ce dernier ; l'administration française a mis suffisamment de temps pour forger un nom français susceptible de le remplacer !

Prononciation : noms allemands, noms français
La toponymie alsacienne est de langue allemande de façon très largement prédominante, et il est tout à fait normal de prononcer plus ou moins à l'allemande un nom qui est linguistiquement allemand, en suivant les mêmes principes que pour les noms allemands d'Allemagne, de Suisse ou d'Autriche. Bien entendu, des adaptations au contexte français peuvent être nécessaires, comme chaque fois qu'un nom d'une langue est employé dans un contexte d'une autre langue.
Mais il y a des localités qui ont tout naturellement des noms distincts dans des langues différentes, comme Venise, qui est Venezia en italien, Venice en anglais, Venedig en allemand, etc. A notre modeste plan local, nous avons parfois une situation comparable, lorsque la même ville s'appelle Saverne en français et Zabern en allemand, ou qu'une localité plus petite s'appelle Ferrette en français et Pfirt en allemand. Au fond de la vallée de la Bruche, la localité de Fouday (aujourd'hui francophone) est attestée dès le XIIIe siècle sous le nom allemand d'Urbach. Dans des cas comme ceux-là, il n'y a pas à se chamailler pour savoir quel est le "vrai" nom. C'est l'un des titres de gloire de Strasbourg d'avoir des noms divers dans diverses langues : Straßburg, Straatsburg, Strasburgo, Estrasburgo.... Il n'y a pas davantage à renier un des noms au profit d'un autre.On utilisera le nom allemand en contexte allemand, le nom français en contexte français. Il est également ridicule de dire "Nous avons visité Trier et Mainz" (au lieu de Trèves et Mayence), et de dire "Ein Wein aus Riquewihr" (au lieu de Reichenweier).

Noms alsaciens, noms lorrains, noms étrangers
Je me suis volontairement limité ici aux toponymes des deux départements alsaciens, en laissant de côté les communes de Lorraine germanophone. Je sais qu'il aurait été utile de traiter aussi de noms tels que Berthelming, Insviller, Hangviller, Kappelkinger etc. Mais je connais trop mal l'usage du côté lorrain pour pouvoir me prononcer sans risquer de commettre bien des erreurs. Je souhaiterais que quelqu'un de compétent complète le travail de ce côté-là.
J'ai délibérément négligé aussi les toponymes d'Allemagne, d'Autriche et de Suisse alémanique. La tâche aurait été trop énorme pour une utilité très restreinte. Tout au plus aurait-il pu être utile de mentionner des localités proches comme Kehl, Oberkirch, Weil-am-Rhein, Lörrach, Riehen et Liestal. J'ai préféré ajouter aux noms des communes ceux d'autres toponymes alsaciens comme les noms de certains sommets ou cols des Vosges, ou de "pays" d'Alsace, et ceux de quelques rivières.

Formes dialectales / formes allemandes des noms
Dût l'amour-propre ou le patriotisme de certains Alsaciens en souffrir, il est nécessaire d'insister sur un point essentiel : pour savoir comment prononcer en contexte français un nom propre alsacien, c'est à la prononciation allemande qu'il faut se référer, et non à la prononciation dialectale.
Voici des preuves, ou du moins des signes convaincants, qui montrent qu'il en est ainsi.
Prenons quelques cas simples de noms de communes :
La commune de Weyersheim figure encore dans le répertoire de 1919 avec une variante Wirschen, où l'on reconnait la prononciation dialectale du nom. C'est pourtant la forme Weyersheim qui a été maintenue comme nom officiel. Schwindratzheim aurait pu, dans la même veine, porter un nom Schwingelsen proche de la prononciation dialectale ; mais c'est la forme allemande Schwindratzheim qui s'est maintenue. Jebsheim se prononce [ips] en alsacien, mais c'est Jebsheim qui est resté la forme officielle. Brumath se prononce en alsacien à peu près comme Bruemt, et la forme dissyllabique Brumath lui est restée... On pourrait multiplier les exemples de ce genre. Rares sont les cas où la prononciation dialectale a laissé des traces visibles dans le nom officiel. C'est ce qu'on trouve pourtant dans Husseren, proche de la forme alsacienne [hi:sre muet] plus que de la forme allemande correspondante Häusern, qui a été maintenue dans Illhaeusern. (N.B. Le lecteur non dialectophone pourra s'étonner que je trouve la forme officielle plus proche du nom alsacien que du nom allemand ; je crois que c'est pourtant la vérité). Autre exemple : à côté de Geispolsheim, notre liste comporte un Geispitzen, qui pourrait être en gros le même nom en prononciation dialectale (en tout cas les noms des deux localités sont identiques en alsacien). Mais encore une fois, ces formes dialectales consacrées comme noms officiels sont très rares.

Et les noms de famille ?
Il ne saurait être question d'énumérer ici tous les noms de famille. De toute façon, même si nous avions des noms de famille aussi peu variés que ceux des Coréens, j'aurais renoncé à les faire figurer dans cette liste : il est toujours délicat de prétendre dicter à quelqu'un la façon dont il "doit" prononcer son propre nom. Le double principe qu'on appliquera dans la mesure du possible est le suivant : Toutefois les noms de famille, pour des raisons complexes, reçoivent souvent une prononciation plus fortement francisée - à forme graphique inchangée - que les noms de lieux. On sait, par exemple, que les noms de famille qui finissent en -er sont généralement prononcés en [], alors que pour les noms de lieux, une prononciation en [] est souvent toute naturelle. Pourtant, là aussi, la règle devrait être d'adopter de préférence une prononciation qui permette de "voir" la graphie du nom, et de ne pas prendre un Geiger pour un Jaeger, un Rauch pour un Rausch ou un Roche etc.

 

 

On donnera maintenant des instructions générales sur les problèmes posés par telle ou telle lettre de l'alphabet, tel ou tel groupe de lettres. Tous ces paragraphes seront accessibles chaque fois que nécessaire à partir des renvois hypertexte donnés à propos des noms particuliers.

 

Lettres prises isolément

La lettre g
En français, la lettre g se prononce différemment selon ce qui suit dans le même mot : si elle est suivie d'un e, d'un i ou d'un y, elle note une prononciation [zh] (celle qu'on trouve dans Georges, la même consonne que ce qui est noté j dans joli). Si la lettre g est suivie d'autre chose, normalement elle note une prononciation [g], comme le premier g de gorge.
Dans les noms allemands, la règle est que cette dernière prononciation s'applique toujours (sauf dans le groupe ng).
Par conséquent, on prononcera le g initial de Gertwiller, de Geispolsheim, de Gimbrett etc. de la même façon que celui de Guebwiller, celui de Guirbaden etc. De même à l'intérieur des noms, on prononcera le g de Hegeney, de Logelbach etc. comme celui de Haguenau.
Noms comportant la suite gu. Pour éviter une prononciation erronée en [zh], certaines communes ont introduit dans la forme française de leur nom un u après le g pour maintenir dans la prononciation française le [g] qu'on souhaitait garder, par exemple Hagenau, qu'on écrit Haguenau en français, et de même par exemple Regisheim / Reguisheim, etc. Notre liste comprend en particulier quelques noms qui commencent par Gu- devant e ou i : Gueberschwihr, Guebwiller, Guémar, Guevenatten, Guewenheim, à quoi on pourrait ajouter des noms qui ne désignent pas des localités, comme Guirbaden. Dans tous ces cas, la forme allemande s'écrit sans u, sans préjudice d'autres différences (Geberschweier, Gebweiler etc.). Mais même dans les cas où cette précaution orthographique n'a pas été prise, on devrait aussi garder la prononciation [g], par exemple dans Gerstheim, Geispolsheim, Hagenbach, Kogenheim, Hegeney etc.

La lettre h
La lettre h a deux emplois nettement différents dans les noms de langue allemande :
Dans le premier de ces deux emplois, c'est-à-dire dans Hoenheim, Herrlisheim, Hatten, Pfaffenhoffen, Haguenau, Hochfelden etc., la prononciation française est un peu hésitante, et les vrais francophones auront parfois du mal à prononcer la consonne [h] de l'allemand (ce qui n'est pas une raison pour se donner des airs de pur francophone quand on sait prononcer le [h]...) ; dans ce cas, on s'abstiendra de le prononcer, mais
on le traitera tout de même toujours comme un "h aspiré", ce qui implique qu'on ne fera ni liaison ni élision devant la voyelle qui suit ; concrètement, on dira le maire (ou la bière) de Hochfelden (et non d'Hochfelden), les Haguenoviens sans liaison , le canton de Hirsingue, l'accident de Habsheim, le maire de Herrlisheim etc.
Les h initiaux des segments heim, hoffen, house/hausen etc. pourront être négligés par ceux qui ne savent pas bien les prononcer. Dans les transcriptions, j'ai toujours noté le [h] entre parenthèses, celui du début des noms et celui de ces parties finales de noms, pour tenir compte des francophones qui ne savent pas bien prononcer ce son.
Il arrive que le [h] ne soit pas accompagné de parenthèses, lorsque le nom à transcrire est très long ; ce n'est pas que le [h] soit ici plus obligatoire qu'ailleurs, mais j'ai voulu éviter que le nom soit partagé sur deux lignes (simple question de présentation).
Cas général et noms "francisés"
Lorsqu'un nom a été marqué comme "francisé", cela veut dire que sa forme rend peu adéquate une prononciation avec un véritable [h] à l'allemande ; on a marqué dans ce cas l'initiale par le signe [], signifiant qu'on a affaire à un simple "h aspiré" du français, donc pas d'articulation audible, mais simplement l'interdiction de la liaison et de l'élision. Dans les noms où l'on a mis "(h)" dans une transcription, on a voulu dire que cette même prononciation est proposée aux francophones incapables de prononcer le [h] allemand, mais ce dernier phonème est alors possible. Par exemple, dans le nom de Huningue, la francisation de la finale a ôté au nom ce qui faisait son caractère de nom de langue allemande, et une prononciation totalement à la française est alors la plus naturelle. Dans Hunspach, au contraire, le reste du nom est suffisamment marqué comme non français pour qu'une prononciation plus proche de la prononciation allemande soit naturelle. Je résume : les purs francophones pourront négliger la différence entre [] et [(h)...] ; les personnes capables de prononcer [h] le prononceront là où il apparait.

La lettre j
Il y a peu de noms alsaciens qui commencent par la lettre J ou qui la contiennent, mais là où le cas se présente, il y a lieu de garder la prononciation [j], allemande. Dans le cas de Jettingen, une prononciation en [zh] aboutirait à une forme globale bizarre, puisque la fin du nom est allemande. Dans le cas de Jebsheim, la forme écrite en J- résulte probablement d'une erreur d'interprétation pour Iebsheim, comme le montre la prononciation dialectale locale [ips], où la diphtongue initiale représente un [i] long de l'allemand ; on trouve d'ailleurs occasionnellement, au XVIIIe siècle, le nom écrit Ihbsheim.

Le s initial de radical
En allemand, un s initial placé devant une voyelle est toujours prononcé [z] (comme sans Zazie, et non comme dans Sosie). Il arrive que des radicaux de noms alsaciens soient ainsi prononcés, mais c'est assez irrégulier. A la télévision régionale, on a souvent prononcé le nom de la journaliste Monique Seemann [zeman], plus rarement [seman]. On entend aussi le nom de Seebach prononcé [zebax]. En attendant que l'usage se soit fixé sur ce point, on se sentira très libre de prononcer d'une façon ou de l'autre. Dans cette liste, on a choisi d'après l'intuition de proposer plutôt [-zant] que [-sant] dans Daubensand, mais plutôt [saus(h)aim] pour Sausheim. La prononciation dialectale ne connait pas de [z].

La lettre v
La lettre v a dans les noms alsaciens un rôle variable et un peu flottant. Selon les habitudes graphiques de l'allemand, le v note une prononciation [f], par exemple à l'initiale de Vogelgrün, Volgelsheim etc. Mais il arrive que le v simple ait pris la place d'un w, par exemple dans Minversheim. Dans ces cas, la prononciation est évidemment [v]. Ailleurs, cette lettre se présente rarement dans les noms alsaciens, et ne posera pas souvent des problèmes.
Dans le nom de Vendenheim, il est devenu usuel de prononcer l'initiale en [v] - quoique la prononciation avec [f] soit parfaitement acceptable ; par ailleurs, si l'on met à part les noms français comme Valdieu ou Villé, tous les noms commençant par V- se prononceront en [f]. Cela concerne les noms de Voegtlinshoffen, Voellerdingen, Vogelgrün, Volgelsheim et Volksberg.

La lettre w

Seuls les "francophones profonds" - je veux dire ceux qui ont décidé une fois pour toutes de ne pas s'intéresser aux langues régionales - sont encore tentés de prononcer les w comme en anglais (dans Watergate ou Wilson, par exemple) ; tous les autres savent que dans les noms de langue allemande, cette lettre se prononce comme le v français.

La lettre z
La lettre z se prononce normalement [ts] en allemand ; lorsqu'on la rencontre à l'intérieur des noms, elle est souvent présente sous forme du groupe tz, ce qui garantit une prononciation correcte (en l'occurrence, le maintien d'une graphie archaïque dans des noms comme Muntzenheim, Artzenheim etc. a été utile). Mais même en début de mot, c'est cette prononciation qu'il convient d'utiliser, par exemple dans les noms Zehnacker, Zellenberg, Zillisheim, Bergholtzzell etc. (le -zell de ce dernier nom est un élément du nom où le z est initial et doit être prononcé [ts] - même si des francophones peuvent trouver difficile de prononcer à la suite le groupe "holstsel").

Groupes de lettres

Les suites de lettres ei ou ey, ou ai, ou ay
Ces quatre groupes de lettres-voyelles sont à considérer comme équivalents. Dans les noms de langue allemande, ils représentent tous les quatre une prononciation [ai].
J'ai connu autrefois (dans les années 1960) une personne qui s'échinait à prononcer le nom de Bischheim en trois syllabes, comme bichéhim... Tout le monde sait maintenant que le groupe ei se prononce [ai] en allemand, et que cette prononciation doit être appliquée dans les groupes ei qu'on rencontre dans des toponymes alsaciens. Il en est de même des groupes ey qu'on peut rencontrer occasionnellement  : Gaschney, Hegeney ; dans la position finale, la prononciation francisée peut se défendre, par rapprochement avec les noms francophones tels qu'Orbey. Dans une position différente cependant, pas d'hésitation : on prononcera [ai] les groupes ey de Leymen, Meyenheim, Weyersheim etc.
Les groupes ai et ay sont beaucoup moins courants ; on rencontre pourtant ay dans Kaysersberg, et ai dans le nom du village lorrain Obergailbach (Niedergailbach est sarrois).
La prononciation [ai] est de mise même lorsque la forme dialectale du nom a une autre prononciation. Le nom de Heiligenstein comporte deux fois le groupe ei ; dans la forme alsacienne, le premier se rend par [ea], le second par [ai] : [healje muetschtain] (sur place, en fait, [healje muetschtæ:n]). En contexte français, on prononcera [ai] les deux fois.

La suite de lettres ie
Les Alsaciens savent tous à présent - et aussi les journalistes régionaux - que la graphie ie des noms allemands désigne un [i] long, dans Diebolsheim, Riedwihr, Kienheim etc. Il n'y a donc pas à prononcer le e séparément (j'insiste pour les Parisiens).

Groupes de voyelles ae et oe
Les groupes de voyelles ae et oe sont équivalentes à ce qui en allemand actuel s'écrit respctivement ä et ö. Il faut éviter de donner à ces groupes une prononciation diphtonguée (en lisant chaque voyelle séparément) ; ae se prononce comme les voyelles françaises ê ou è, et oe comme les groupes français eu (selon la position, comme dans deux ou comme dans beurre).
Les noms des localités alsaciennes avaient été écrits avec les trémas à l'époque allemande (1871-1918), mais l'administration française a systématiquement éliminé ces trémas . Dans le cas de ä, redevenu ae, et de ö, redevenu oe, le changement est anodin et ne conduit pas, normalement, à des prononciations erronées (pourtant il y a des gens qui s'appellent Baer et qui tiennent à prononcer leur nom comme s'il s'écrivait Bahère ; il arrive aussi que le nom du compositeur Boellmann soit écrit Boëllmann avec un tréma postiche sur le e, et la carte Michelin d'Alsace écrit le nom du lieudit Loechle près de Kembs : Loéchlé !) ; mais les ü ont été presque toujours remplacés par des u simples, ce qui conduit à des hésitations et à des erreurs, par confusion entre les cas où il convient de prononcer [u] et ceux où c'est [y] qui s'impose (voyez ci-dessous u/ü et le document particulier sur u).

La suite de lettres au
Le groupe de lettres au se prononce en français [o] (plus rarement, on trouve la voyelle ouverte correspondante) ; en allemand, on a une diphtongue [au] (un [a] suivi d'un [w], le tout jouant le rôle d'une voyelle, comme dans le mot anglais how "comment"). Le mot écrit Haut se prononce [haspo] en français, [hawt] en allemand (où il signifie "peau"). Nous avons pris le parti de transcrire ici [au] et non [aw] la diphtongue allemande, pour ne pas trop dépayser les personnes pour lesquelles elle est une vieille connaissance.

Dans les noms alsaciens, il y a lieu de distinguer deux cas :

Les groupes eu et aeu
Les deux groupes de lettres-voyelles eu et aeu sont interchangeables en ce sens qu'ils représentent la même prononciation. Reste à dire laquelle. En fait, il y a des cas où la prononciation "à la française" [ø] ou [œ] est à peu près généralisée, comme pour Neuwiller (il existe aussi des Neuviller en Lorraine ; il y a même un Neuviller-la-Roche dans le Bas-Rhin, près de Schirmeck) ; ailleurs, c'est la prononciation diphtonguée [œj] à l'allemande qui reste la règle. Assez curieusement, Warnant, qui est par ailleurs si prompt à entériner des prononciations francisées même fort bizarres, transcrit le nom de Neuhof par [nœjoaf]. A Strasbourg, effectivement, c'est cette prononciation qui est la plus courante, alors que pour Neudorf, c'est plutôt [nødoaRf] qu'on entend. La règle qu'on essayera d'appliquer consiste à adopter la prononciation [ø] ou [œ] (selon ce qui suit) lorsque le nom entier est par ailleurs compatible avec le système phonologique français (le nom peut passer pour français sous sa forme orale), et à garder la forme diphtonguée lorsque le nom est de toute façon trop allemand d'allure pour que cette prononciation soit de nature à faire illusion... Ceci dit, les personnes qui sont vraiment incapables de prononcer la suite [œj] (mais ils la prononcent dans mon oeil !) pourront toujours se rabattre sur la prononciation simplifiée.

La graphie ou
La graphie ou n'apparait en Alsace dans les noms d'origine allemande que lorsque le nom a été au moins partiellement francisé. C'est évidemment le cas dans bourg, qui correspond à l'allemand -burg ("château fort"), en finale de Strasbourg, Steinbourg, Lauterbourg, mais aussi au début de Bourgheim. C'est aussi le cas des finales house, francisation de hausen ("maisons") (Schweighouse, Kurtzenhouse, Werentzhouse...) ou dans le radical Soultz ("eau salée", all. Sulz), dans le nom de la rivière Souffel (parfois écrit Souffle
: Griesheim-sur-Souffel s'appela Griesheim-sur-Souffle quelque temps), all. Suffel), et dans des cas isolés comme Rouffach (all. Rufach) ou Rountzenheim (all. Runzenheim).

Les lettres u et ü
A côté des voyelles [a], [o] et [u], écrites respectivement a, o et u, dont le lieu d'articulation se situe le plus en arrière (au fond de la bouche), l'allemand possède aussi des voyelles articulées plus en avant et qu'il écrit respectivement ä, ö et ü. Elles se prononcent, ä comme le français ê, ö comme le français eu, ü comme le français u. Dans un système orthographique plus ancien, l'allemand écrivait ae au lieu de ä, oe au lieu de ö et ue au lieu de ü. Dans les noms de lieux d'Alsace, l'administration allemande de l'époque 1871-1918 a usé régulièrement des trémas, en écrivant Bärendorf, Wörth, Günsbach etc. L'administration française, en 1919, a préféré ne pas user des voyelles surmontées de trémas. On a donc remis ae et oe dans Baerendorf, Woerth etc. Dans le cas des ü, on a cru pouvoir ôter le tréma sans rien changer d'autre, puisque la lettre u se prononce en français comme ü en allemand. Malheureusement cela nous empêche de distinguer ce qui en allemand s'écrit u de ce qui s'écrit ü. Et comme on prononce généralement en [u] (comme ce qu'on écrit ou en français) les noms de Gundolsheim, Gungwiller, Gundershoffen etc., les gens qui ne connaissent pas à fond la toponymie régionale peuvent être amenés à prononcer de même Gunsbach, alors qu'ici c'est [y] (comme ce qu'on écrit u en français). C'est la raison pour laquelle ici j'ai mis le tréma sur tous les ü qui doivent nécessairement être prononcés [y]. Il ne s'agit donc ni d'une provocation, ni d'un désir de faire paraitre ces noms plus allemands que les autres. Dans les années 1950, le chef d'orchestre Fritz Münch et l'organiste Charles Müller avaient pris l'initiative de remettre les trémas dans leurs noms sur les affiches annonçant leurs concerts. Ils n'ont pas été suivis. Ce ne serait pas une mauvaise idée de remettre pourtant les trémas sur les noms de localités, puisque cela permettrait à tout un chacun de savoir qu'il faut prononcer Bühl comme bulle et non comme boule, et de ne pas se tromper non plus sur la prononciation de Stützheim, Düppigheim, Müttersholtz, Günsbach, Künheim etc.

e ou é
Dans le répertoire de 1919, tous les E initiaux situés devant une seule consonne sont surmontés de l'accent aigu, et on trouve donc les graphies Éberbach, Éguisheim, Ébersmunster (et non Ebersmünster...)
Ces coquetteries me paraissent un peu ridicules, surtout si aucune erreur de prononciation ne peut résulter de l'absence d'accent. On comprend que des familles Oberle ou Koeberle mettent un accent sur la dernière lettre de leur nom, parce que cela évite qu'on ne prononce comme "Oberl" etc. Mais dans le cas d'un nom comme Eberbach ? En quoi la forme avec accent peut-elle paraitre plus "française" que l'autre ? Quel intérêt ? J'ai systématiquement ôté ces accents sur ma propre liste - sauf cas particuliers -, et je suppose que cela ne gênera personne ; sur les majuscules initiales, les accents sont de toute façon souvent omis.
J'ai aussi laissé de côté les accents qu'on ajoute parfois à l'intérieur, dans des noms comme Fegersheim, Reguisheim, Hegenheim etc. Il faut d'ailleurs observer que le répertoire de 1919 ne met pas d'accents dans ces noms, ce qui montre que la doctrine n'était pas bien cohérente. Dans des noms tels que Reguisheim ou Guewenheim, ou même Cleebourg, le caractère linguistiquement bâtard de la graphie rend indifférentes l'utilisation ou l'omission de l'accent.

Le groupe ch
Le groupe ch, comme en français, sert à noter une seule consonne ; il s'agit donc de ce qu'on appelle un digramme, c'est-à-dire un groupe de deux lettres pour une seule articulation. Mais on sait que la consonne qui se prononce comme le ch du français s'écrit en allemand sch. Le groupe ch y sert à noter une autre consonne, qui se réalise de deux façons très sensiblement différentes selon ce qui précède immédiatement (le groupe ch ne se rencontre jamais en début de mot ou de radical, sauf dans quelques mots d'emprunt).
(a) Lorsque ch est précédé de l'une des voyelles a, o et u (sans tréma !), on prononce [x], c'est-à-dire une consonne qui ressemble un peu au r du français, mais consiste toujours en un bruit sourd continu (pas de vibrations des cordes vocales, pas de "roulement", mais une sorte de râclement) ; les francophones, surtout ceux d'Alsace, savent de mieux en mieux le prononcer, par exemple dans Achenheim ou Lampertsloch.
(b) En toute autre position - donc précédé d'une voyelle prononcée de l'avant (palatale) ou d'une consonne - on a en principe ce que les Allemands appellent le "ich-Laut" ; on le prononce un peu comme le y de yoyo si on chuchote (sans vibrations des cordes vocales) , et on le transcrit [c] ; ou encore : certaines personnes, en disant Oui !, prolongent le i final par un son consonantique qui n'est pas le ch de ouiche, mais y ressemble un peu ; c'est cela le "ich-Laut" de l'allemand ; mais beaucoup d'Alsaciens, surtout les jeunes, et presque tous les Strasbourgeois, sont incapables de prononcer cette consonne ; on ne saurait donc en vouloir aux francophones de ne pas y parvenir non plus ; ils prononceront - dans les positions qu'on vient de définir ! - comme le ch du français, par exemple dans Richtolsheim, Pechelbronn, Munchhouse (qui est un Münchhausen en allemand), etc. Mais on ne saurait pour autant considérer comme incorrecte ni même comme bizarre la prononciation correcte du "ich-Laut" allemand par ceux qui savent le prononcer. C'est même un bel effort de s'y exercer.

Cas particulier : uch
La séquence uch qui se rencontre dans les noms nom en -bruch (Weitbruch, Grendelbruch...) et dans Truchtersheim demande un mot de commentaire particulier. Parmi les francophones, une prononciation "à la française" en [ysch] (comme dans perruche) est courante. On ne peut pas la condamner, même si l'on préfère la prononciation indiquée ici en [ux].

Les suites de lettres ng et nk
En allemand comme en anglais, la séquence ng sert à noter la consonne nasale [ng] qui ressemble au [g] comme le [n] ressemble au [d] ou comme le [m] ressemble au [b]. Les francophones savent généralement bien prononcer cette consonne, dont ils ont l'habitude par les mots empruntés à l'anglais tels que parking, living, pressing etc. Ils ont simplement tendance à prononcer cette consonne en la faisant suivre d'un [g] (non nasal !), surtout devant une voyelle. Ce n'est pas très grave, mais il faut savoir que cet appendice [g] est inutile, par exemple dans les noms Ingersheim, Wangen, Wingersheim etc. et dans les noms en -ingen comme Drulingen, Diemeringen, Oermingen etc.
Une conséquence évidente de ce qui vient d'être dit est que la voyelle qui précède n'a pas plus à être nasalisée que si le n était suivi d'une autre consonne. - L'exception est fournie toutefois par les quelques cas où la finale -ingen est francisée en -ingue : cette dernière est prononcée à la française, c'est-à-dire [g].
Lorsque c'est la suite nk (ou nck) qui se rencontre, on a la même consonne [ng], mais suivie de [k]. C'est ce qu'on trouve dans des noms tels que Hohfrankenheim ou Brinckheim.

La suite de lettres sh
Voici une précision dont les journalistes qui exercent en Alsace n'ont plus besoin depuis longtemps ; mais les Parisiens feraient bien quelquefois de s'en souvenir : dans les noms de langue allemande, la suite sh ne sert pas, comme c'est le cas en anglais, à noter la consonne qu'on orthographie ch en français ; cette consonne s'écrit sch en allemand. L'allemand ne connait la suite sh que dans des cas où le s termine une partie d'un mot composé, et où la partie suivante de ce mot composé commence par h. Par exemple le nom de ville Ludwigshafen signifie à peu près la même chose qu'en français "Port-Louis" : Ludwig est la forme allemande du nom Louis, Hafen signifie "port", et le s qui suit Ludwig est la désinence du génitif, donc l'équivalent de de, en français : "port de Louis". Comme on le voit, la lettre s a une fonction particulière, et le h est le début d'une autre partie du mot. Il n'y a donc pas lieu de grouper les deux lettres comme si elles servaient à noter une seule chose : il faut, en allemand, prononcer les deux séparément [s] et [h].
Il en est de même dans les noms alsaciens ; on se souvient des journalistes hexagonaux qui ont prononcé Habsheim comme "apchème" ou "apchaïm", et ont fait rire (jaune) bien des Alsaciens.
La question se complique un peu cependant, dans la mesure où il y a un assez grand nombre de cas où les noms de communes qui comportent cette séquence se prononcent en alsacien avec un [sch], par exemple Weyersheim prononcé [vi:rsche muet]. C'est le moment de se souvenir que ce qui doit servir en général de référence pour la prononciation des noms alsaciens en français, c'est la prononciation allemande et non la prononciation dialectale (voyez Noms alsaciens / noms allemands)

Les suites de lettres st ou sp
En allemand, les groupes de lettres st et sp notent deux prononciations différentes selon leur position dans le mot : en début de mot ou de radical, on prononce [scht] ou [schp] respectivement ; ailleurs on prononce [st] ou [sp] comme en français. On mettra forcément à part ici les noms français ou francisés comme Steige ou Strasbourg, où la prononciation [st] est généralisée. Sinon, dans les noms alsaciens comportant les radicaux -statt, -strass ou -stein, -spitz ou -sprung, ainsi que dans tous ceux qui commencent par St- ou Sp-, la prononciation en [sch] sera en principe préférable. Mais il faut se souvenir d'une chose : si on rencontre un st ou un sp en position intérieure et qu'on ne sache pas si ce groupe est initial de radical ou non, il est toujours plus prudent de prononcer [st] ou [sp] ; ici comme ailleurs, une prononciation un peu francisée vaut mieux qu'une prononciation "allemande" fausse !
C'est ainsi que dans les noms tels que Hunspach ou Riespach, c'est la prononciation [sp] qui s'impose. Ce point est un peu délicat, car dans le dialecte alsacien, les groupes st et sp correspondent (presque) toujours à des prononciations [scht], resp. [schp]. Encore l'occasion de se souvenir que pour la prononciation en contexte français, c'est la prononciation allemande, et non la prononciation dialectale, qui sert de référence (v. Noms alsaciens / noms allemands).

La séquence an et les autres groupes voyelle + n ou m + consonne
Il n'y a pas en allemand (ni en alsacien) de voyelles nasales. Lorsque, dans un toponyme alsacien, on rencontre la suite voyelle + n ou voyelle + m suivie d'une consonne, on prononce les deux séparément : ainsi an ou am n'est jamais [], on/om n'est jamais [], un/um n'est jamais [], in/im n'est jamais [], et en/em n'est jamais ni [] ni [].
Il est vrai qu'il y a quelques exceptions : Munster se prononce avec [], et il arrive qu'on entende prononcer Monswiller avec [].
Sinon, la voyelle se fait entendre séparément, et la consonne nasale reste prononcée. Contrairement à ce que certains francophones prétendent, ils sont parfaitement capables de prononcer Sand [sant] et non [sd] ; laissons de côté la consonne finale : qu'elle soit prononcée [d] ou [t] n'a pas beaucoup d'importance. Mais la suite [sand] est très facile à prononcer pour un francophone lorsqu'il dit ça n'devrait pas [sandvpa], en de même [sant] dans ça n'te plait pas ?. Il suffit ici d'un peu de bonne volonté.
Le cas particulier de la séquence un devant consonne est abordé par ailleurs, voyez Lettre u

Le groupe en
On trouvera au paragraphe consacré au groupe an des indications relatives à la prononciation de ce groupe devant une consonne : jamais de nasalisation !
Ceci posé, comme dans les groupes er, el, em, parfois es, ce groupe de lettres est susceptible de figurer en deux positions :
- d'une part dans une position plus ou moins tonique, où la lettre e note une voyelle [e ouvert] comme celle du début du nom Rennes ; c'est le cas dans le début du nom Ensisheim ou dans l'avant-dernière syllabe de Niederentzen ; dans ce cas la prononciation va de soi (une prononciation nasalisée comme dans examen est en principe à exclure) ;
- d'autre part dans une position complètement atone, où la voyelle est comparable au "e muet" du français, mais prononcé sans que les lèvres soient arrondies ; c'est ce qu'on trouve en général dans les dernières syllabes des noms ou des parties qui composent le nom, par exemple dans les deux syllabes concernées du nom Hangenbieten ou à la fin du nom Niederentzen ; on transcrit toujours ici ces voyelles atones par [e muet], mais pour ceux que cette prononciation gêne comme trop peu française, une prononciation en [e ouvert] est en général acceptable.

Les groupes er, el, es, em
Comme la suite en, la suite er, ou el, ou es, ou em, peut comporter en finale ou devant une consonne, soit une voyelle ouverte [e ouvert], soit la voyelle neutre [e muet]. Dans Ergersheim, on rencontre successivement les deux situations, puisque le premier groupe er porte l'accent et a donc forcément une voyelle pleine, alors que le second er est atone, avec la voyelle neutre, donc [[e ouvertgs(h)aim]. La même succession se trouve dans Krautergersheim, puisqu'il s'agit d'un autre Ergersheim, celui qui est spécialisé dans le Kraut "chou".
Comme dans le cas de la suite en, les personnes qui trouvent trop dur de prononcer [l], [r] etc. pourront se rabattre sur une forme en [e ouvert], qui se défend surtout lorsque le reste du nom n'a pas une allure franchement allemande. Je ne l'indique pas systématiquement ici, mais de même que dans les noms en willer il est possible de prononcer soit [vil] soit [vil], le même choix est toujours possible dans tous les groupes où un [] n'est pas en fin de syllabe.

Radicaux entrant dans la composition de certains noms

Noms se terminant en -bach
Le -ch par lequel se termine ce radical (bach signifie "rivière") est un cas typique du "ach-Laut" allemand (voyez ch). Comme on le remarque pour le nom de la famille de compositeurs Bach, les francophones savent de mieux en mieux prononcer cette consonne [x] ; ceux qui toutefois n'y arriveraient pas peuvent prononcer [bak] sans trop de scrupules. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas faire d'efforts sur d'autres points !
N.B. Il y a des noms qui se terminent en -pach, et qui sont assimilables aux noms en -bach (comme Hunspach, Malmerspach, Aspach, Muespach et d'autres. Bien sûr, en français, on fera la différence entre b et p, mais on peut se souvenir qu'en alsacien, il n'y a pas de différence. L'identité de nature entre les noms en -pach et les noms en -bach explique qu'ici le groupe sp soit toujours à réaliser [sp] et non [schp]. On n'est pas du tout dans la même situation que pour les noms en -statt ou en -stett : alors que ces dernières finales sont des radicaux où le groupe st est initial, nous avons dans Muespach, Aspach etc. un radical -pach, le s étant à part. La prononciation dialectale n'est d'aucun secours pour faire la différence, car elle a [schp] / [scht] dans les deux cas.

Noms se terminant en -bronn
Le radical bronn ou born signifie "fontaine" et est apparenté au mot allemand Brunnen. Les noms tels que Niederbronn, Oberbronn, Morsbronn, Balbronn, Pechelbronn etc. doivent toujours être prononcés avec un [] ouvert bref, comme dans Bonn ou Cambronne. La forme écrite y invite d'ailleurs, et on comprend mal pourquoi quelques journalistes croient intéressant de prononcer comme brône. Si le prétexte invoqué est la prononciation dialectale de ces noms (ou du moins de de la plupart d'entre eux), qu'on se pénètre de l'idée que la voyelle utilisée ici en dialecte est très brève, alors que le [o] fermé du français serait plutôt long, ce qui rend l'adéquation douteuse de toute façon ; du reste on sait que c'est la prononciation allemande et non la prononciation dialectale qui doit servir de référence (voyez allemand/alsacien).

Noms en -hausen / -house
Il existe aussi en Alsace (comme dans les régions voisines d'Allemagne) un bon nombre de localités dont le nom allemand traditionnel se termine en -hausen (dérivé de Haus "maison"). Parmi les communes alsaciennes comportant cette finale, certaines ont gardé cette finale allemande (Mittelhausen, Lixhausen, Furchhausen etc.), et les autres (la majorité) ont francisé le nom en remplaçant -hausen par -house, ce qui produit des résultats diversement réussis : si Mulhouse ou Nordhouse ne soulèvent pas de problème majeur, Schweighouse ou Mutzenhouse (et d'autres  !) sont des formes bâtardes, ni allemandes ni françaises, où la première partie doit se lire en allemand et la seconde en français.
Lorsque le reste du nom est compatible avec le système de prononciation du français, la finale -house ne peut pas raisonnablement être prononcée avec un [h] à l'allemande, qui serait perçu comme un corps étranger... Au contraire dans les noms en -hausen, le h de cette finale peut évidemment être réalisé ainsi, puisque le nom tout entier est de forme allemande ; dans les noms "mixtes" comme Schweighouse ou Kurtzenhouse, on pourra choisir d'adapter la prononciation de la finale -house soit à la partie allemande qui précède, soit à la partie française qui suit.

La finale -heim
Un grand nombre de localités alsaciennes ont des noms qui se terminent par -heim ; il y en a du reste ailleurs qu'en Alsace, et du -om de Cattenom au -um de Hilversum, on trouve des variantes de ce suffixe . Cette finale se prononce [(h)aim] en une seule syllabe, [ai] étant une diphtongue. C'est un cas particulier du traitement à appliquer en général au groupe ei. Pour le [h], les purs francophones auront peut-être du mal ; s'ils ne le prononcent pas, ce n'est pas très grave.
Dans les années 1950 et 1960, on se croyait souvent obligé de prononcer [e ouvertm], ce qui fait que Léon Warnant continue à transcrire ainsi les noms de Mundolsheim, de Gerstheim etc. Mais on sait que Warnant n'est pas à recommander pour les noms de langue étrangère en général, et pour les mots de langue allemande en particulier.

Noms en -hofen ou -hoffen
Un bon nombre de communes d'Alsace, du Nord au Sud, ont des noms qui finissent en -hofen ou plus souvent en -hoffen. Il s'agit d'un même élément, mais il existe deux prononciations dialectales, l'une avec un [o] bref (au Nord, par exemple Pfaffenhoffen ou Schirrhoffen), l'autre avec un [o] long, au Sud (Waldighofen, mais aussi Sundhoffen). La graphie avec ff ne tient pas toujours compte de cette différence, et a tendu à se généraliser, comme étant la plus archaïque. La conséquence de cette variation est qu'on pourra prononcer indifféremment ces noms avec un [o] fermé (qui correspond à la voyelle longue normale en allemand) ou avec un [oa] ouvert, proche de la prononciation dialectale du Nord. Si l'on opte pour la voyelle fermée [o], il sera logique de prononcer la finale -en avec la voyelle neutre [emuetn]. Une réalisation un peu plus francisée consistera à prononcer [fn], en sacrifiant le [h] et en changeant les deux voyelles. Mais il sera bon de limiter cette réalisation francisée aux noms qui par ailleurs n'ont pas une allure trop ostensiblement germanique. Par exemple, franciser la prononciation de Gumbrechtshoffen n'aurait pas grand sens.

Noms se terminant en -ingen / -ingue
Parmi les communes dont le nom d'origine est en -ingen, on en trouve en Alsace de deux catégories pour ce qui est de la forme officielle française du nom : Comme on peut s'en rendre compte par ces exemples, l'adoption de la finale française c'est pas toujours du meilleur effet, mais comme dans le cas d'autres noms "mixtes" (un peu allemands, un peu français), on adoptera pour chaque partie du nom les principes qui paraissent naturels ; par exemple, pour Zaessingue, la première partie est nettement allemande, et on prononcera donc le Z "à l'allemande" et le groupe ae comme une voyelle [] ; la finale est française, d'où la prononciation indiquée.

En Moselle, deux autres classes existent : certaines communes ont des noms en -ing (ce qui correspond à la prononciation régionale), par exemple Reding, Ippling, Metzing etc. ; les autres ont des noms en -ange , comme Morhange (=Mörchingen), Fénétrange (=Finstingen), etc.

Noms se terminant en -statt ou en -stett
Il existe un certain nombre de localités comportant cette finale, qui est un radical allemand signifiant "lieu". Du moment qu'il s'agit d'un radical, le groupe st s'y trouve à l'initiale, et par conséquent la prononciation normale est [scht]. On appliquera ce principe, par exemple, aux noms de Brunstatt, Crastatt, Pfastatt, Hochstatt, de même qu'à Berstett, Reichstett, Hochstett, Kilstett etc.

Noms se terminant en -willer
Les noms allemands qui correspondent aux -willer alsaciens sont en -weiler, mais la prononciation dialectale est en willer, la voyelle e étant évidemment atone. On peut hésiter ici entre une prononciation en [vil] et une prononciation en [vil]. Ce ne sera sans doute pas un mauvais principe d'adopter la première lorsque le reste du nom est de forme ostensiblement germanique, la deuxième lorsque c'est moins apparent. J'aurais par exemple tendance à prononcer en [vil] les noms de Weiterswiller ou de Reipertswiller, pas forcément ceux de Bouxwiller ou de Willer (tout court). Mais on considèrera que les deux prononciations sont toujours acceptables.
N.B. Les -willer du côté lorrain (en Moselle) s'écrivent avec -viller ; c'est un moyen simple de situer un village muni de cette finale d'un côté ou de l'autre de la limite des départements.

Assimilations entre consonnes
Dans beaucoup de langues, en particulier en français, il existe une tendance à ce qu'on appelle "assimilation régressive" ; elle consiste (dans le cas qui nous intéresse) à adapter l'articulation d'une consonne à celle d'une autre consonne qui la suit immédiatement. Pour l'auditeur dialectophone, cette tendance produit des effets quelque peu irritants lorsqu'elle s'exerce à la jointure de deux radicaux d'un nom composé. C'est ainsi qu'on entend parfois le nom de Bischwiller prononcé avec un [zh] au lieu d'un [sch] (comme Bige-), parce que la consonne suivante [v] est sonore. Ce n'est pas objectivement très grave, mais on fera l'effort d'éviter ces assimilations là où l'on en prend conscience. Partout où l'on trouve le renvoi "assimilation", on saura qu'il y a lieu d'éviter l'assimilation entre les deux consonnes qui sont indiquées à la suite de ce renvoi. Par exemple, si les deux consonnes sont [sb], on évitera de prononcer [zb] ; si c'est [sv], on évitera de prononcer [zv], etc.

Occlusives finales
La consonne occlusive b est toujours prononcée sourde, c'est-à-dire comme p, lorsqu'elle apparait en fin de radical. De même d est prononcé t en fin de radical, et g (pas "ng" !) se prononce k en fin de radical. De même lorsque la partie du nom qui précède la finale -heim, -hoffen ou -house (ou -holtz etc) est une de ces consonnes, celle-ci se comporte comme en fin de mot. C'est ainsi que Waldighofen se prononce comme si c'était Waldikhofen, Sundhouse comme Sounthouse et Nordheim comme Northeim. - La plupart des personnes appliquent ce principe dans la prononciation du nom de Schiltigheim (dont la forme brève est souvent écrite Schilik !). Si on se trompe, ce n'est pas bien grave en général, mais c'est dommage.

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